Paris accueille dimanche une grande marche républicaine contre l’antisémitisme qui se veut une réponse à l’explosion du nombre d’actes hostiles aux Juifs depuis les massacres du Hamas en Israël le 7 octobre et la riposte militaire qui a suivi.

Des rassemblements et des défilés sont aussi prévus en régions, notamment à l’appel de l’Association des maires de France.

Le carré de tête, à Paris, réunira des personnalités « incarnant » la République, mais « pas de chefs de parti », avec au premier rang la Première ministre Elisabeth Borne, dont le père de confession juive a été déporté, les ex-présidents François Hollande et Nicolas Sarkozy et d’anciens chefs de gouvernement.

Environ 25 ministres devraient marcher dans la capitale et une dizaine en régions. L’extrême droite sera elle aussi du cortège, raison pour laquelle une partie de la gauche radicale française a annoncé qu’elle boycotterait l’événement.

Mais cette marche parisienne et les manifestations organisées en province sont loin de refléter une union nationale. Leur préparation a donné lieu à une féroce bataille politique sur la présence dans le défilé du Rassemblement national (RN) et de l’autre parti d’extrême droite Reconquête.

La participation du RN de Marine Le Pen, « un parti politique créé par les héritiers de Vichy », ce n’est « pas de l’unité mais de l’indécence », a ainsi jugé le porte-parole du gouvernement Olivier Véran dans Le Parisien.

La cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, considère pour sa part que la marche devrait « rassembler » les Français autour du rejet à la fois de l’antisémitisme et du « fondamentalisme islamiste qui est une idéologie totalitaire ».

La France insoumise (gauche radicale) de Jean-Luc Mélenchon, accusé d’ambiguïtés sur l’antisémitisme, ne participera pas de son côté à la manifestation du fait de la présence du RN, même si des Insoumis devraient se ranger derrière d’autres initiatives dimanche.

Le président des Républicains (droite) Eric Ciotti a de son côté demandé à Emmanuel Macron de « clarifier les motifs » qui l’ont conduit à ne pas venir dimanche.

Un important dispositif de sécurité sera déployé avec « plus de 3 000 policiers et gendarmes » ainsi que « des unités d’élite mobilisées », selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Les partis de gauche Europe Ecologie-Les verts, Parti Socialiste et Parti communiste ainsi que des associations de défense des droits humains et des organisations de jeunesse défileront derrière une banderole commune « contre l’antisémitisme et tous les fauteurs de haine et de racisme » dans une démarche de « cordon républicain » face à l’extrême droite. Ils entendent ainsi séparer physiquement l’extrême droite du reste de la manifestation.

Celle-ci devrait être silencieuse. Aucune prise de parole n’est prévue dans le cortège.

De nombreux représentants des cultes seront aussi présents mais les musulmans devraient être peu nombreux, plusieurs organisations déplorant l’absence de l’islamophobie dans l’appel à manifester.

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