La vie du Franco-Israélien Patrick Spitz et des siens a basculé le 7 octobre lors de l’attaque terroriste du Hamas. Ils ont alors dû fuir en catastrophe les deux villages où ont grandi leurs enfants.

LE MONDE. COPYRIGHTS. « La majorité des habitants de ces communautés, historiquement marquées à gauche, était opposée à la politique de Benyamin Nétanyahou et favorable à la création d’un Etat palestinien.

« Yarin a disparu. Si vous avez des informations, contactez-nous. Elle était à la base de Nahal Oz hier. » Nous sommes au lendemain de l’attaque du 7 octobre, lorsque des centaines de terroristes du Hamas ont infiltré Israël attaquant des soldats, des civils et tuant au moins mille quatre cents d’entre eux sous un déluge de roquettes. Sur les réseaux sociaux, le visage doux de Yarin, 20 ans, infirmière à la base militaire de Nahal Oz, à la frontière avec Gaza, est partagé par Patrick Spitz, son grand-père.

Quelques heures plus tard, c’est Yaël, une des trois filles de Patrick, qui, dans un message vocal envoyé, m’annonce le décès de sa nièce. Elle a le souffle coupé : « Elle est morte. Son corps est gardé par l’armée. Elle n’a pas été kidnappée. Nous sommes tous dévastés. » Aucune date d’enterrement n’a été à ce jour décidée puisque toute la région a été décrétée comme zone de combat.

L’épouse de Patrick Spitz, la grand-mère de Yarin, s’appelle Malka Rafenberg, un membre éloigné de ma famille dont je suis la trace depuis quelques années, grâce notamment aux réseaux sociaux. Nous échangeons régulièrement sans nous être jamais rencontrés. En 1939, donc, le père de Malka, Shimon, cousin de mon arrière-grand-père, quitte Varsovie, s’enrôle dans la cavalerie de l’armée polonaise et parvient à fuir à cheval, dès l’invasion allemande, en URSS. Pogroms, humiliations, antisémitisme, la Pologne était une terre hostile pour les juifs. Les membres de la famille qui ont fui en France, au Royaume-Uni ou en Russie ont survécu. Les autres ont péri dans le ghetto de Varsovie ou dans les camps de concentration ».

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