Les guerres passées d’Israël, comme la deuxième guerre du Liban en 2006, ont paralysé une partie du pays en raison de tirs de roquettes, mais n’ont pas duré suffisamment longtemps pour mettre toute l’économie à l’arrêt. Une fois que les missiles se sont tus et que soldats et réservistes sont rentrés au bercail, l’économie d’après-guerre a rebondi et s’est rétablie assez rapidement.
L’expérience passée montre que l’impact de la guerre sur le PIB devrait essentiellement se faire sentir au niveau de la consommation privée et du tourisme, mais la très forte mobilisation des réservistes et l’estimation selon laquelle la guerre durera plusieurs semaines devraient causer des dommages plus directs à l’économie israélienne que les précédents conflits. », a ajouté Shafrir.
Depuis l’assaut surprise du Hamas, samedi, et la déclaration de l’état de guerre par Israël, les actions et obligations israéliennes ont chuté, et de nombreuses entreprises et écoles du pays sont restées fermées, tandis que les compagnies aériennes ont suspendu la plupart des vols à destination de Tel Aviv. La Banque centrale d’Israël a annoncé cette semaine son intention de vendre jusqu’à 30 milliards de dollars de devises étrangères afin de soutenir le shekel et d’empêcher son effondrement. Malgré cette annonce, le shekel a baissé de plus de 2 % ces deux derniers jours : il se négocie aujourd’hui autour de 3,95 shekels pour un dollar américain.
Mardi, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé que l’économie mondiale faisait face à de nouvelles incertitudes liées à la guerre entre Israël et les militants du Hamas, susceptibles d’avoir des retombées au Moyen-Orient, en particulier sur les prix du pétrole.
Le FMI a dit s’attendre à ce que la croissance économique mondiale ralentisse à 2,9 % en 2024, contre les 3% prévus cette année. Les prévisions pour 2024 sont en recul par rapport aux 3 % annoncés en juillet dernier et ce, alors même que le monde ne s’est pas encore pleinement remis de la récession de courte durée liée à la COVID-19, compliquée par la hausse des taux d’intérêt et l’invasion de l’Ukraine.
Il est « trop tôt » pour évaluer l’impact de la guerre entre Israël et le Hamas sur la croissance économique mondiale, a déclaré l’économiste en chef du FMI, Pierre-Olivier Gourinchas, lors d’une conférence de presse. Il a ajouté que le FMI « suivait la question de très près » et souligné que les prix du pétrole avaient augmenté d’environ 4 % ces tout derniers jours.
« Ce sont des choses que nous avons déjà remarquées à l’occasion de précédents conflits ou crises. Et bien sûr, cela reflète le risque de perturbations dans la production ou le transport du pétrole dans la région », a-t-il expliqué.
Dans la mesure où le Premier ministre Benjamin Netanyahu a dit aux Israéliens de se préparer à une guerre « longue et difficile », jusqu’à ce que les objectifs du gouvernement soient atteints, l’économie du pays, bien que toujours assez robuste, suit une tendance baissière.
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