Le mois dernier, lors d’un dîner d’État officiel organisé par le président israélien Isaac Herzog, le président zambien H.E. Hakainde Hichilema et son conseiller principal Chipo Mwanawasa ont suggéré à Herzog que leur pays d’Afrique australe accueille Israël, les États-Unis et les nations africaines pour un sommet sur la fintech en 2024.

L’approfondissement des relations avec la Zambie intervient dans un contexte de croissance significative des liens avec les pays africains. La semaine dernière, la Sierra Leone a annoncé qu’elle ouvrirait une ambassade à Jérusalem, faisant de ce pays d’Afrique de l’Ouest le sixième pays à placer son principal poste diplomatique dans la capitale israélienne.

Déjà, l’histoire des relations entre Israël et la Zambie est riche de par son ancienneté et bien que la communauté juive de Zambie soit l’une des plus petites du monde (1 200 personnes à son apogée), elle a joué un rôle prépondérant dans le développement du pays. Principalement descendants d’immigrants venus d’Europe de l’Est à la fin du XIXe siècle et, plus tard, de réfugiés ayant fui les nazis, les Juifs de Zambie étaient actifs dans l’exploitation des mines de cuivre et l’élevage de bétail. Plus tard, ils ont joué un rôle politique en aidant la Zambie à obtenir son indépendance du Royaume-Uni.

Jusqu’au milieu des années 1960, des milliers d’experts israéliens dans des domaines tels que l’armée, le renseignement et la sécurité, la planification régionale et l’agriculture se sont rendus dans des pays africains. De nombreux dirigeants et technocrates africains se sont également rendus en Israël pour constater de visu les efforts de développement du pays.

Face aux pressions exercées pour boycotter l’État juif, la Zambie et près de deux douzaines de nations africaines ont rompu leurs liens avec Israël… La Zambie et Israël ont rétabli leurs liens en 1991. Aujourd’hui, la Zambie a une ambassade à Tel Aviv. L’ambassadeur d’Israël en Zambie, Ofra Farhi, fait office d’ambassadeur itinérant en Zambie, en Namibie, au Botswana et au Zimbabwe.

Au fil des décennies, si les relations diplomatiques entre les deux pays ont été maintenues, l’étendue de la coopération entre eux a varié. Les différents gouvernements zambiens ont accordé plus ou moins d’importance à leurs relations avec Israël.

L’un des domaines de coopération entre les deux pays est l’agriculture. Israël, connu pour son expertise en matière de techniques agricoles dans les zones arides et désertiques, a collaboré avec la Zambie dans le cadre de projets agricoles visant à améliorer la sécurité alimentaire et les pratiques agricoles dans le pays.

En outre, Israël a fourni une assistance technique à la Zambie dans divers secteurs, notamment la gestion de l’eau, la technologie et les soins de santé. Cette assistance visait à partager l’expertise et les technologies israéliennes afin de relever les défis auxquels la Zambie est confrontée.

Ce n’est qu’avec les accords d’Oslo de 1993 qu’Israël a renoué des liens avec un plus grand nombre de nations africaines. Mais une véritable percée s’est produite après les accords d’Abraham de 2020, qui ont permis à Israël d’établir des liens avec le Bahreïn et les Émirats arabes unis, puis de renouer avec le Maroc et le Soudan.

Les efforts d’Israël en Afrique englobent une série de domaines visant à renforcer les liens et à promouvoir le développement. Sur le plan diplomatique, Israël a rétabli ses relations avec des pays comme le Tchad et le Soudan et s’efforce de normaliser ses relations avec le Niger, la Mauritanie et la Somalie.

Le pays partage son expertise agricole, technologique et médicale par le biais d’initiatives telles que le Centre d’innovation agricole israélo-africain, qui favorise la sécurité alimentaire et l’amélioration des soins de santé. Dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, Israël collabore à l’échange de renseignements et à la formation pour relever les défis en matière de sécurité. L’aide humanitaire, les secours en cas de catastrophe, les partenariats économiques, les programmes d’éducation et les échanges culturels témoignent de l’engagement d’Israël à soutenir les nations africaines dans divers aspects de leur croissance et de leur progrès.

Les gouvernements israéliens successifs ont fait des relations avec l’Afrique une priorité absolue. Ces dernières années, Israël a rapidement développé ses relations avec l’Afrique subsaharienne, y compris avec des économies majeures et émergentes telles que le Rwanda, le Nigeria et l’Éthiopie.

En juillet 2016, M. Netanyahou est devenu le premier Premier ministre israélien à se rendre en Afrique depuis des décennies lorsqu’il a visité l’Ouganda, où son frère Yoni a été tué lors du tristement célèbre raid à Entebbe pour sauver les otages d’un avion de ligne détourné. Après une halte en Ouganda, il s’est rendu au Kenya où il a tenu un sommet avec dix dirigeants africains, avant de se rendre au Rwanda et en Éthiopie.

Israël a également obtenu le statut d’observateur au sein de l’Union africaine en 2021, après des décennies d’efforts diplomatiques. Ce statut est aujourd’hui remis en question à la suite des tensions qui ont éclaté au sein de l’organisation internationale au début de l’année.

Ces derniers mois, le ministre israélien des affaires étrangères, Eli Cohen, a rencontré des représentants de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Kenya. Avec la Côte d’Ivoire, M. Cohen a signé un accord-cadre dans les domaines de l’agriculture, de l’eau et de la technologie.

Source : LusakaTimes & Israël Valley

 

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