ISRAELVALLEY REVELATIONS. Depuis l’arrivée au pouvoir (élections) de Mohamed Bazoum au Niger, Israël avait gardé l’espoir d’une reprise des relations diplomatiques avec ce grand pays africain. De nombreux israéliens de haut rang se sont rendus à Niamey pour convaincre le Président Bazoum de signer un accord de réconciliation avec Israël. Sans résultats.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé le Niger à normaliser ses relations avec Israël lors de sa visite dans le pays le mois dernier, a rapporté mercredi le site Axios.
Blinken a soulevé la question lors de sa rencontre avec le président nigérien Mohamed Bazoum. Il a ensuite informé le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen de ses efforts lors d’un appel téléphonique. Cohen a proposé que le Niger participe à la prochaine réunion ministérielle du Forum du Néguev.
Selon un analyste israélien basé à Jérusalem : « Si Bazoum avait vraiment aidé Israël, il est clair que les services secrets israéliens auraient été en alerte maximale pour tenter de sauver ce Président ».
Selon Jeune Afrique : « Mohamed Bazoum, toujours aux mains des putschistes, le président nigérien vit des heures difficiles, comme l’ont dénoncé, le 3 août, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
Jeune Afrique a obtenu de nouvelles informations sur sa captivité. « Les nouvelles du président renversé Mohamed Bazoum continuent d’arriver au compte-gouttes. Dans un communiqué publié le 3 août, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS) a alerté sur le sort réservé à ce dernier, assurant que l’électricité lui avait été coupée. Tout comme le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell qui, le même jour sur le réseau social X (Twitter), a appelé « à la libération immédiate du président », dont les « conditions de détention sont de plus en plus préoccupantes ».
Selon les informations de Jeune Afrique, » il a tout d’abord été reclus dès les premières heures du putsch du 26 juillet et pendant près d’une semaine dans le sous-sol de sa résidence, située dans l’enceinte du Palais présidentiel ».
Depuis 1960 le Niger a connu cinq coups d’État et quatre périodes de régime militaire. Après le coup d’État de 2010, la constitution actuelle du pays est promulguée, et le Niger est aujourd’hui une république unitaire, démocratique et multipartite ayant un régime semi-présidentiel. Le , le président Mohamed Bazoum est destitué par des officiers de la garde présidentielle.
Le pays est multiethnique et constitue une terre de contact entre l’Afrique subsaharienne et l’Afrique du Nord. Les Haoussas constituent le plus grand groupe ethnique et représentent plus de la moitié de la population. Bien que séculier, l’islam est la religion dominante, et est pratiqué par près de 100 % de la population. La langue officielle est le français et dix langues indigènes ont le statut de langue nationale.
Les plus importantes ressources naturelles du Niger sont l’or, le fer, le charbon, l’uranium et le pétrole.
Entre 1960 et 2022, le nombre d’habitants au Niger est passé de 3,39 millions à 26,21 millions, soit une augmentation de 673,4% en 62 ans.
LE PLUS. EXTRAIT D’UN ARTICLE TOTALEMENT REVU PUBLIE EN AFRIQUE. « En avril 2002, le Niger avait mis fin à ses relations avec Israël, la troisième rupture après celles de 1973 et de 1996.
Israël n’a cessé de faire les yeux doux à l’Afrique, mais également au Niger en particulier. Si bien qu’à la fin de l’année 2018, une rumeur annonçait la reprise des relations diplomatiques entre Niamey et Tel-Aviv. En janvier 2019, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Kalla Ankouraou, mettait les choses au clair : « Il ne peut y avoir des relations diplomatiques avec Israël dans le contexte d’occupation de la Palestine ».
Malgré le démenti du ministre nigérien des Affaires étrangères, Tel-Aviv a poursuivi ses discussions avec Niamey en 2019, puis en 2020. Mais Israël aurait préféré s’éloigner des canaux diplomatiques classiques. Et c’est le conseiller spécial du Premier ministre israélien pour l’Afrique du Nord et le Proche-Orient qui avait avancé ses pions en territoire nigérien. Si le Niger et Israël avaient bien coupé leurs relations diplomatiques, Tel-Aviv fournissait à Niamey une aide technologique dans la lutte contre le terrorisme.
Car Israël se verrait bien arriver en force au Sahel. En voyage aux Etats-Unis en février 2019, Netanyahu avait montré à des organisations juives une carte de l’Afrique sur laquelle il avait inscrit, concernant le Niger, qu’il envisageait des « relations potentielles ».
Au Niger, Mahamadou Issoufou a laissé sa place de président à Mohamed Bazoum. Issu de la tribu arabe des Ouled Slimane, on imagine mal Bazoum rétablir les liens entre son pays et l’Etat hébreu. Pourtant, la rumeur enfle à nouveau concernant une reprise des relations entre les deux Etats. La presse israélienne estime que Tel-Aviv attendait en effet l’élection de Bazoum, moins hostile selon elle qu’Issoufou à une reprise des liens diplomatiques.
Giorgio Cafiero, PDG de la société américaine de conseil en risques géopolitiques Gulf State Analytics, estime en effet qu’« Israël a tout intérêt à rétablir ses relations diplomatiques avec Niamey pour renforcer son influence en Afrique de l’Ouest ».
Un accord qui se jouerait sur le terrain de la lutte contre le terrorisme. Menacé à l’intérieur de ses frontières par des groupes terroristes, le Niger est aujourd’hui confronté à un véritable défi.
Des drones et des armes en provenance d’Israël ne seraient pas de refus pour le pouvoir actuel. Mais le revers de médaille pourrait être important : des experts préviennent qu’une normalisation avec Israël attiserait un peu plus la haine des terroristes. Israël espère faire miroiter d’autres bénéfices au Niger, dans l’agriculture ou la santé, en échange d’une signature des Accords d’Abraham. Enfin, il n’est pas exclu que Washington fasse également pression sur Niamey ».