Le gouvernement israélien a adopté dimanche un projet de loi interdisant à des sociétés israéliennes de proposer des options binaires à des clients étrangers, à la suite de nombreuses arnaques dans le monde liées à ces produits financiers hautement spéculatifs.
L’option binaire est un moyen pour un investisseur de jouer en ligne sur la hausse ou sur la baisse du cours d’une devise, d’une matière première ou d’une action sur une période déterminée en générale très courte, limitée parfois à quelques minutes.
Ces opérations s’apparentent à des paris à pile ou face. Ceux qui se trompent en jouant par exemple sur une hausse du dollar dans l’heure qui suit face à l’euro perdent l’intégralité de leur mise.
En quelques clics, le client peut s’improviser trader, sans avoir nécessairement la formation nécessaire et sans être toujours prévenu des risques encourus.
Ces options binaires ont connu un grand succès ces dernières années tout en donnant lieu à de nombreuses fraudes.
Les autorités boursières ont déjà interdit la vente de ces options l’an dernier en Israël. Mais cette mesure ne concernait pas les clients résidant à l’étranger.
A la suite de la multiplication dans le monde des plaintes d’épargnants disant avoir été escroqués, Israël a été soumis à des pressions internationales pour mettre fin à ces opérations.
L’Etat hébreu s’est en effet taillé la part du lion sur ce marché avec une myriade de sociétés qui se sont créées employant, selon les estimations des médias, 15.000 personnes et brassant des centaines de millions de dollars.
Le projet de loi, qui doit être voté en trois lectures par le Parlement, interdit la vente d’options binaires à l’étranger ainsi que la vente par des entreprises israéliennes de produits financiers si l’opérateur ne dispose pas au préalable d’une licence du pays dans lequel le client réside.
« Au delà des pertes importantes causées à des personnes dans le monde, la vente d’options binaires encourage l’antisémitisme et la haine d’Israël », a affirmé aux médias Shmuel Hauser, le président d’autorité boursière israélienne.
Le conseiller juridique du gouvernement et procureur général Avishai Mandelblit s’est félicité de l’adoption de ce projet de loi visant « des pratiques délictueuses ».
L’autorité française des marchés financiers (AMF) avait annoncé en juillet dernier avoir pour la première fois interdit à une société enregistrée à l’étranger d’exercer ses activités en France, à savoir Rodeler, qui proposait notamment des options binaires.
Le gendarme boursier français a également multiplié les alertes et les mises en garde sur le caractère très périlleux des investissements en ligne tout en estimant que les particuliers avaient 9 chances sur 10 de perdre de l’argent.
Source : AFP