L’agence de notation de crédit Moody’s a publié ce soir (mardi) un rapport critique sur l’économie israélienne mettant en garde les investisseurs.

Rappelons qu’au mois d’avril dernier, Moody’s avait revu à la baisse ses prévisions pour Israël, de ”positif” à ”stable”.

Le rapport de l’agence Moody’s est lié à la situation interne en Israël fragilisée par les manifestations et le vote de la réforme judiciaire. Il convient de préciser que l’annonce de Moody’s traite des protestations dans les rues, du refus de certains réservistes de servir et des annonces de retraits de capitaux, comme éléments perturbateurs menaçant la stabilité économique israélienne.

Elle écrit: ”Le 24 juillet, la Knesset a voté une loi qui empêche la Cour suprême d’utiliser la clause de raisonnabilité pour invalider des décisions du gouvernement et des ministres. Il existe un risque important que les tensions politiques et sociales sur le sujet se poursuivent avec des conséquences négatives sur l’économie d’Israël et sa situation sécuritaire.

En avril, nous avions modifié nos prévisions pour Israël de A1 positif à stable afin de refléter notre opinion sur la perte de gouvernance en Israël comme l’illustre la proposition de loi sur la réforme du système judiciaire. Nos craintes présentées alors sont en train de se concrétiser. Les investissements des compagnies de high tech ont considérablement diminué et s’élèvent à 3.7 milliards de dollars pendant le premier semestre de cette année, soit le rythme le plus bas depuis 2019. Selon l’autorité de l’innovation, plus de 80% des start-up ont décidé de ne pas se former en Israël contre 20% en 2022”.

Parallèlement, les banques américaines Morgan Stanley et City Bank ont décidé de retirer leur recommandation d’investissement en Israël.

Morgan Stanley a expliqué: ”La Knesset a fait un premier pas vers la réduction de l’influence du système judiciaire sur le travail législatif et la politique publique. Nous constatons une incertitude grandissante au regard des prévisions économiques ces derniers mois et une augmentation des risques de la réalisation d’un scénario négatif en Israël”.

Le Premier ministre, Binyamin Netanyahou, et le ministre des Finances, Betsalel Smotrich ont réagi à cette annonce. ”Il s’agit d’une réaction sur le moment, lorsque la poussière sera retombée, nous verrons que l’économie israélienne est très forte. Le carnet de commandes de l’industrie de défense est rempli à craquer, l’industrie du gaz augmente ses exportations vers l’Europe et sept compagnies postulent en ce moment pour les appels d’offre pour les recherches de gaz en Israël, ce qui constitue des milliards d’investissement, Intel va faire son plus grand investissement en dehors des Etats-Unis, en Israël, pour une valeur de 25 milliards de dollars, Nvidia construit son super ordinateur en Israël, et nous progressons dans l’intelligence artificielle, le cyber et la fabrication de puces en Israël, le marché de l’emploi se porte bien, la croissance augmente, l’inflation est freinée, la concurrence sur le marché libre grandit”.

 

Arnon Bar David, le secrétaire général de la Histadrout, a déclaré suite à la pubication de ce rapport: ”Ce soir, nous avons reçu une preuve supplémentaire du prix que nous payons pour la crise en Israël, pas uniquement sur le plan social mais aussi sur le plan économique. Les remarques sévères de l’agence de notation sont un signal d’alarme pour tous ceux qui ignoraient jusqu’à maintenant la nécessité de parvenir à un large consensus sur la réforme”.

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