Dans une autre vie, Solomon Friedman a été avocat, et dans une autre encore plus lointaine, rabbin. Le voilà désormais à la tête de PornHub, l’un des plus grands sites pornographiques du monde. C’est peu de dire que ce juif canadien d’une quarantaine d’années au parcours atypique a plus d’une corde à son CV.
Ordonné rabbin en 2005 après des études en Israël, il rentre au Canada en 2006 et entame des études de doit à l’Université d’Ottawa. D’abord greffier, il exercera ensuite pendant dix ans en tant qu’avocat pénaliste. Il sait aussi apprivoiser les médias et devient un habitué des plateaux télé et des journaux, notamment pour défendre le port d’armes.
Toujours à la recherche de nouveaux challenges, il est devenu il y a cinq mois le nouveau visage de MindGeek, la maison mère canadienne des sites pour adultes PornHub, RedTube et YouPorn, qu’il a rachetée avec son fonds d’investissement Ethical Capital Partners.
Alors que la justice française menace d’interdire ces sites sur le territoire en raison de leurs lacunes en matière de contrôle d’âge de leurs utilisateurs, le rabbin-avocat-homme d’affaires dit avoir un objectif : faire de son nouveau site une plateforme plus responsable. « Nous avons besoin d’un internet pour les adultes et pas uniquement pour le porno. Le problème se pise aussi pour les jeux vidéos réservés aux adultes, les vidéos explicites, les paris en ligne », a-t-il expliqué au Parisien. « Je vais le dire haut et fort : nous ne voulons pas de mineurs sur nos plateformes. »
« Dans toutes les juridictions où nous opérons, nous respectons la loi », assurait récemment à l’AFP Solomon Friedman. Aux Etats-Unis, où certains Etats ont établi des restrictions, Mindgeek a jusqu’ici adopté diverses position. En Louisiane, il s’est plié à l’obligation légale de mettre en place une vérification d’âge qui utilise l’identité numérique fournie par l’administration. Mais, dans l’Utah, il a préféré fermer plutôt que de devoir traiter directement des informations personnelles.
« Du coup, l’utilisation des VPN (des logiciels pour changer l’origine de sa connexion) a explosé », rapporte Solomon Friedman, qui ne souhaite pas pour l’heure « spéculer » sur ce que sera sa décision en France.
Pour protéger les mineurs, la seule solution « efficace », selon lui, est une vérification d’identité directement sur les smartphones, « qui pourrait être mise en place demain » si l’industrie, les fabricants de téléphones et les régulateurs s’accordent.
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