Les fabricants israéliens d’armes regardent avec envie les vendeurs d’armes français qui fournissent presque sans limites l’Ukraine. Des canons, obus et missiles français vendus aux ukrainiens inondent le marché.

Israël a jusqu’à présent refusé de fournir des armes à l’Ukraine à la suite de l’invasion russe de février 2022. L’une des principales raisons de l’hésitation d’Israël semble être son besoin stratégique de maintenir sa liberté d’opération en Syrie, où les forces russes contrôlent en grande partie l’espace aérien. Le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen aurait dit à Zelensky qu’Israël fournira un système de guerre électronique pour se défendre contre les attaques de drones

FRANCEINFO : La France a fourni quantité d’armes, de munitions et de véhicules militaires à son partenaire ukrainien. Dernier exemple en date : la livraison de missiles longue portée « Scalp », annoncée mardi 11 juillet par Emmanuel Macron depuis Vilnius (Lituanie). Du matériel souvent prélevé sur les stocks de l’armée française, et qu’il faut remplacer. De quoi remplir les carnets de commandes de nombreuses sociétés – et débloquer au passage d’importants investissements.

Pour mieux cerner le rôle du conflit ukrainien dans ce regain d’activité, franceinfo a fait le tour de l’industrie de défense nationale, déjà mobilisée sur de vastes programmes qui remontent parfois à une dizaine d’années.

Des canons, obus et missiles à fournir en urgence

Après plusieurs mois de silence, la France a progressivement levé le voile sur l’aide militaire fournie à l’Ukraine depuis février 2022. Ces livraisons ont ainsi concerné des missiles Mistral et Milan, fabriqués par MBDA ; des chars légers AMX-10 RC, appelés à être remplacés par un nouveau type de char dans l’armée française. Mais aussi des canons automoteurs Caesar, dont 18 ont déjà été envoyés en Ukraine, et 12 autres qui le seront d’ici à 2024. Pour ces canons, comme d’autres matériels prélevés sur le stock de l’armée, l’Etat applique une politique dite de « recomplètement ». En clair : remplacer ces armes manquantes à l’unité près, et ce, dans les meilleurs délais.

« Nous mobilisons d’importants moyens pour produire plus et plus vite, afin de réduire nos délais de livraisons », détaille à franceinfo le groupe Nexter, qui assemble ces canons dont le coût est estimé à 5 millions d’euros l’unité. « Avant la guerre en Ukraine, notre outil industriel était dimensionné pour produire en moyenne deux Caesar par mois. Aujourd’hui, nous sommes en capacité d’en sortir quatre par mois, six d’ici à la fin de l’année », poursuit un porte-parole du groupe. A l’horizon 2024, c’est même un objectif de « huit Caesar par mois » qui est visé par Nexter, grâce à une division par deux du temps de fabrication.

 

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