Eric Danon, qui quittera ses fonctions le 31 juillet, a fait le bilan de ses quatre années en tant qu’ambassadeur de France en Israël dans Le Prime d’i24NEWS
« Israël est un pays extraordinaire, à nul autre pareil. Ses habitants, en s’appuyant sur une histoire tragique, essaient de construire un pays nouveau qui corresponde à leurs aspirations avec une énergie exceptionnelle », a déclaré mercredi soir l’ambassadeur de France en Israël Eric Danon, dont le mandat s’achève dans quelques jours. « C’est mon dernier 14 juillet en tant que représentant de la France. C’est la fin de ma carrière diplomatique en même temps que ma mission en Israël », a-t-il affirmé lors d’un entretien exceptionnel accordé depuis les jardins de la résidence de l’ambassade de France.
Le diplomate, ému, a fait part du bilan de quatre années dans l’Etat hébreu et exprimé sa satisfaction au vues des améliorations des relations France-Israël.
« Le 14 juillet est l’occasion pour chacun de réfléchir à sa relation avec la France, à ses valeurs, et à ses liens toujours compliqués – les Français vivant en Israël ont une relation avec les deux pays qui varient selon chacun. C’est une date qui permet de réfléchir à ce lien double », a-t-il affirmé. « Les membres de la communauté vivent une relation tumultueuse et passionnelle avec la France en fonction des moments. Au moment de la crise du Covid, ils se sont rapprochés de la France… Mais il y a des moments où c’est l’inverse, par exemple quand Paris vote des paquets de résolutions palestiniennes aux Nations unies. Cela dépend des circonstances et des personnes. Chacun a sa propre histoire, à la fois formidable et compliquée », a poursuivi le diplomate.
« J’espère pouvoir dire que cette relation est bien meilleure qu’il y a quatre ans. Dans les domaines clés comme la défense, la sécurité ou encore l’économie ou le commerce, ou encore dans les relations consulaires. Je pense que nous avons considérablement amélioré les choses », a-t-il souligné.
Eric Danon, contrairement aux représentants américains, ne « s’autorise pas à parler de la politique intérieure du pays. « Il n’y a pas besoin de l’encenser ou de la critiquer, les Israéliens le font très bien tout seuls, ils n’ont pas besoin d’un avis extérieur », a-t-il ajouté. « La seule chose qui compte pour moi est l’amélioration de la relation entre les deux pays et il faut tout faire pour que cette relation s’améliore encore davantage », a-t-il martelé.
Interrogé sur les condamnations de Paris concernant la Cisjordanie et la sensibilité de Jérusalem sur le sujet, M. Danon a dit « savoir la manière de réagir des uns et des autres ». « Cela étant, on est dans une situation très particulière parce qu’il s’agit d’un conflit et les pays européens ont tendance à s’appuyer sur le droit international. Mais au final, ce qui est important c’est la résolution du conflit lui-même. Aujourd’hui nous constatons qu’il n y a pas de perspective politique, mais c’est une affaire entre les deux protagonistes », a-t-il rappelé.
« Tant que le conflit israélo-palestinien ne sera pas réglé, il n y aura pas de stabilité au Proche Orient ».
« Israël est un pays qui vous donne de l’énergie […] Et il faut rester longtemps pour comprendre la mécanique intérieure du pays, des citoyens qui arrivent à vivre ensemble autour d’un projet commun. C’est la construction d’une nation démocratique, une construction semée d’embûches, mais les résultats sont là », a-t-il conclu. Eric Danon, qui quittera ses fonctions le 31 juillet, laissera sa place à Frédéric Journès, 54 ans, actuellement ambassadeur en Suisse et au Liechtenstein.