Les enfants britanniques de cinq ans sont plus petits que les Français, et les Néerlandais du même âge, entre autres. Une tendance qui s’accentue depuis plusieurs années, sous l’effet de l’austérité budgétaire des années 2010 et de la malnutrition, en particulier dans les familles les plus pauvres, s’inquiète la presse. Selon nos informations IsraelValley les tailles des enfants israéliens sont assez proches des européens.
C’est la persistance sur le long terme de cette tendance qui inquiète au Royaume-Uni. En 1985, dans ce même classement international mis au point par un réseau international de chercheurs, les jeunes britanniques figuraient à la 69e place sur 200. Près de quatre décennies plus tard, garçons et filles gravitent autour de la 100e place seulement. “À partir de 1985, le ralentissement de la croissance moyenne des enfants de cinq ans était graduel, retrace le quotidien The Guardian. Puis, dans les années 2010, quelque chose de spectaculaire s’est produit.” Sous les effets conjugués des politiques d’austérité post-crise économique, d’une baisse du niveau de vie et d’une dégradation des régimes alimentaires, les petits Britanniques ont commencé à “rétrécir”.
“Pour manger équilibré, les 20 % des foyers les plus pauvres devraient consacrer la moitié de leurs revenus à l’alimentation, d’après un rapport du think tank Resolution Foundation”, détaille The Economist.
“Dans l’incapacité de le faire, nombre de ces familles consomment de la nourriture peu chère, hautement calorifique mais faible en valeur nutritive. Et les effets sont visibles. Ce régime conduit à une augmentation de l’obésité et affecte la croissance des enfants.”
Sous-investissement chronique
L’austérité s’est aussi traduite par un “manque d’investissement” dans les domaines liés à la jeunesse, de l’éducation à la santé, déplore The Guardian : 3 650 euros par enfant au Royaume-Uni contre 8 250 euros en France (la moyenne de l’OCDE se situe à 5 500 euros).
Dans le nord de l’Angleterre, la situation se révèle particulièrement dramatique, s’inquiète le Manchester Evening News. “La région est historiquement plus pauvre que le sud, ce qui signifie que plus de familles galèrent pour manger, et que les collectivités locales souffrent d’un manque criant de fonds, alerte le journal local. À Manchester même, quelque 42 % des enfants vivent sous le seuil de pauvreté. Cela peut entraîner un retard de croissance, mais les conséquences de la malnutrition sur la santé peuvent être encore plus graves une fois l’âge adulte atteint et s’ajoutent à d’autres manifestations des inégalités.”