En Israël, tous les médias traitent des émeutes en France. Les titres de la presse israéliennes sont très alarmistes. Dans les réseaux sociaux on parle beaucoup des origines maghrébines de nombreux émeutiers.
Hier soir Les Champs-Elyséees étaient en ébullition. Des policiers partout… et des cris. Selon BFMTV : »Manifestations après la mort de Nahel : des manifestants très jeunes sur les Champs-Élysées, mais pas de dégradation. » Des israéliens en vacances en France étaient sous le choc car ils découvrent pour la première fois l’étendue de la crise.
(Le Chiffre : En 2022, il y a eu prés de 800.000 voyages d’israéliens en France).

De manière générale, la presse israélienne souligne la répétition des actes de violence en France, et la multiplication des affrontements entre la police et les jeunes issus des quartiers défavorisés.

« Au vu de l’explosion des émeutes, le gouvernement a appelé au calme et à ne pas céder à la violence ». Une prise de position que les médias étrangers n’ont pas manqué de souligner. « L’exécutif a sorti toutes ses lances à eau » pour « éteindre le feu au plus vite avant qu’il se propage ».

LE PLUS. Quelque 719 personnes ont été interpellées dans la nuit de samedi à dimanche, lors de la cinquième soirée de violences après la mort de Nahel, tué mardi à Nanterre par un policier lors d’un contrôle routier, a rapporté le ministère de l’intérieur, dans un bilan encore provisoire. A ce stade, 45 policiers et gendarmes ont été blessés, 577 véhicules et 74 bâtiments ont été incendiés, tandis que 871 incendies ont été comptabilisés sur la voie publique, a ajouté le ministère.
LIBERATION. EXTRAITS. Violences après la mort de Nahel : «On laisse nos cités brûler, mais pas les Champs-Elysées».

par Eve Szeftel (Libération).

«Les Champs sont fermés, rentrez chez vous» : le message est répété par haut-parleur, depuis un camion de CRS stationné devant la boutique Dior, à l’angle de l’avenue Georges-V. A l’ouverture de la haute saison touristique, à un an des Jeux olympiques, les Champs en feu, pillés, ça ferait tache. Déjà que Fox News est en boucle sur cette no go zone permanente que serait devenue la France depuis janvier avec la mobilisation contre la réforme des retraites. Et que l’ambassade américaine à Paris a appelé ses ressortissants à éviter les zones à risque…

Tout à coup, ça s’accélère. Ça court dans tous les sens, les jeunes, les forces de l’ordre. Dans une ruelle, elles leur tombent dessus à bras raccourcis, matraquent à l’aveugle. Un jeune homme, qui a reçu un coup dans le bas du dos, gémit. Il tremble comme une feuille. Ses copains l’entourent et le font asseoir devant la boutique Hermès. Un autre s’est ouvert l’arcade sourcilière en tombant. Les pompiers l’entourent, le rassurent : «Ça va aller, on va t’emmener à l’hôpital et te réparer.»

Deux heures du matin. Sur l’avenue, ça klaxonne toujours, comme pour une finale de la Coupe du monde. Mais les «Allez les bleus» ne sont pas de mise, et la fièvre du samedi soir a le goût âcre de la lacrymo. Devant le Fouquet’s, on pousse un timide : «Justice pour Nahel.» LIBERATION. 

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