De manière générale, la presse israélienne souligne la répétition des actes de violence en France, et la multiplication des affrontements entre la police et les jeunes issus des quartiers défavorisés.
« Au vu de l’explosion des émeutes, le gouvernement a appelé au calme et à ne pas céder à la violence ». Une prise de position que les médias étrangers n’ont pas manqué de souligner. « L’exécutif a sorti toutes ses lances à eau » pour « éteindre le feu au plus vite avant qu’il se propage ».
«Les Champs sont fermés, rentrez chez vous» : le message est répété par haut-parleur, depuis un camion de CRS stationné devant la boutique Dior, à l’angle de l’avenue Georges-V. A l’ouverture de la haute saison touristique, à un an des Jeux olympiques, les Champs en feu, pillés, ça ferait tache. Déjà que Fox News est en boucle sur cette no go zone permanente que serait devenue la France depuis janvier avec la mobilisation contre la réforme des retraites. Et que l’ambassade américaine à Paris a appelé ses ressortissants à éviter les zones à risque…
Tout à coup, ça s’accélère. Ça court dans tous les sens, les jeunes, les forces de l’ordre. Dans une ruelle, elles leur tombent dessus à bras raccourcis, matraquent à l’aveugle. Un jeune homme, qui a reçu un coup dans le bas du dos, gémit. Il tremble comme une feuille. Ses copains l’entourent et le font asseoir devant la boutique Hermès. Un autre s’est ouvert l’arcade sourcilière en tombant. Les pompiers l’entourent, le rassurent : «Ça va aller, on va t’emmener à l’hôpital et te réparer.»
Deux heures du matin. Sur l’avenue, ça klaxonne toujours, comme pour une finale de la Coupe du monde. Mais les «Allez les bleus» ne sont pas de mise, et la fièvre du samedi soir a le goût âcre de la lacrymo. Devant le Fouquet’s, on pousse un timide : «Justice pour Nahel.» LIBERATION.