Bonjour Léa,
J’ai rencontré l’artiste Gilbert Montagné à Tel-Aviv. J’ai juste dit un mot et me dit : « c’est vous Daniel? ». Je lui dis « oui ». Et me déclare qu’il suit cette chronique hightech tous les lundis matin.
Sa question : que font les israéliens dans le high-tech pour aider les mal-voyants?
MA REPONSE. Dans le domaine médical Israël est très actif. De nombreux chercheurs israéliens tentent l’impossible. La recherche sur l’oeil est très avancée en Israël. Des nombreux professeurs israéliens ont déposé des brevets. L’ophtalmologie est une spécialité médico-chirurgicale et optique qui intéressent beaucoup les israéliens.
ORCOM. DU PROFESSEUR SHASHUA.
Les fondateurs israéliens de MobilEye, Ziv Aviram et Amnon Shashua, ont créé OrCam.
Cette société a développé des lunettes intelligentes pour malvoyants (à l’achat au moins 2000 euros). Les lunettes sont équipées d’une caméra et d’une oreillette. Ce dispositif est ainsi capable de retranscrire instantanément et à haute voix n’importe quel texte en caractères d’imprimerie.
Les talents d’OrCam-MyEye ne s’arrêtent pas là, il peut reconnaître un objet ou un produit préalablement enregistré comme une carte de crédit ou une boite de médicament.
Enfin, il reconnait automatiquement le visage d’une personne dès lors qu’elle passe dans le champ de la caméra, à condition qu’il ait été préalablement enregistré.
Ainsi cette technologie a un réel impact sur les personnes malvoyantes puisqu’elle les rend beaucoup plus autonomes. Ce dispositif représente une avancée majeure en termes de réalité augmentée appliqué au domaine de la santé.
IDEE VENANT D’ISRAËL. Le Project Ray, un smartphone spécialement conçu pour les aveugles et malvoyants, qui utilise des détecteurs pour les aider à se déplacer.
L’appareil permet aux utilisateurs de le contrôler par la voix et au toucher. Par exemple, quand un utilisateur demande un programme de localisation et le fait glisser, l’appareil utilisera sa puce GPS pour lui indiquer sa position.
Cette technologie est si prometteuse que Qualcomm l’a utilisée dans un smartphone sorti l’année dernière, le téléphone « RAY Huawei Vision ».
L’appareil permet aux non-voyants non seulement de passer des appels, mais aussi d’envoyer des SMS, de surfer sur Internet, de reconnaître des couleurs et d’accéder à plus de 100 000 livres et magazines audio.
FUTUR. RECHERCHES. Les données de ces 20 dernières années montrent que des progrès importants ont été accomplis dans la prévention et la guérison des déficiences visuelles dans de nombreux pays. La mise au point des « lunettes intelligentes » ainsi que le développement d’autres technologies pourraient bénéficier aux personnes aveugles et malvoyantes.
Des ingénieurs israéliens développent des lunettes intelligentes qui révolutionneront probablement la vie des non-voyants. « Ces lunettes innovantes ont la particularité de projeter les images “captées” directement dans la rétine de l’utilisateur grâce à un laser. Ce procédé permet ainsi à la personne de voir l’environnement alentour comme si sa vision était parfaitement normale ».
De nouvelles thérapeutiques ont vu le jour en Israël pour rétablir la vue des personnes aveugles de naissance ou avec une perte d’acuité liée à des tissus endommagés.
Les israéliens travaillent sur des implants qui sont envisagés comme palliatifs à la dégénérescence des photorécepteurs de la rétine.
LES GOUTTES MIRACLES DU DR DAVID SMADJA. Une équipe de chercheurs de l’université de Jérusalem tentent de concevoir un système de gouttes oculaires qui permettrait aux personnes atteintes de myopie de se passer de lunettes, de lentilles ou de chirurgie correctrice.
La technique consiste à modifier le trajet de la lumière dans l’œil afin de corriger la vue. Elle peut se décomposer en deux phases. Tout d’abord, un laser effectue des trous minuscules dans la cornée afin d’y tracer un motif correspondant à la correction propre à chaque patient. Ensuite, les gouttes oculaires, composées de nanoparticules, vont s’engouffrer dans ces trous et conduire la lumière à l’endroit souhaité pour une correction optimale.
Le docteur David Smadja, à l’origine du concept, parle pour l’instant d’un effet qui durerait une semaine. Le tracé des motifs au laser devra se faire dans un premier temps chez un spécialiste, mais à terme, on pourrait imaginer le faire chez soi, tout seul, d’autant que l’opération est sans douleur.
« Un peu comme les diabétiques qui se piquent aujourd’hui chez eux, avec un système ultra léger pour mesurer leur glycémie, on peut imaginer un mini laser hyper simple », précise David Smadja.