Radio J. Jérémie Berrebi. Juifs ultra-orthodoxes et intégration dans le hightech israélien.

Par |2023-05-03T06:58:45+02:003 Mai 2023|Catégories : HIGH-TECH|

BONJOUR RADIO J.

Bonjour à toute l’équipe. Bonjour à Léa Moscona et Lyz.

Juifs ultra-orthodoxes et intégration dans le hightech israélien.

Beaucoup de désinformation existe sur les juifs ultra-orthodoxes qui refuseraient de s’adapter au monde de la hightech israélienne. Depuis plus de dix ans de nombreux orthodoxes sont rentrés dans le secteur hightech sans difficultés majeures.

Beaucoup vivent à Bnei Brak et travaillent dans des firmes hightech de premier plan. Ils travaillent pour Microsoft, Intel, Motorola, Google, Facebook. Il n’est pas rare de croiser des juifs orthodoxes à Tel-Aviv qui travaillent pour la StartUp Nation.

POUR LES ULTRA ORTHODOXES. De nombreuses écoles privées qui délivrent des diplômes d’Etat ont ouvert et de nombreuses Universités délivrent des diplômes reconnus.

De nombreux jeunes religieux, hommes et femmes, ont appris à coder et possèdent à présent des diplômes d’ingénieurs. Des milliers de jeunes juifs orthodoxes travaillent de chez-eux pour le hightech israélien.

Pour booster sa croissance, Israël a décider depuis plus de dix ans de soutenir l’intégration économique des Juifs ultra-orthodoxes dans la start-up nation.

A. JEREMIE BERREBI.

Dans le monde francophone israélien c’est Jérémie Berrebi qui est le plus célèbre. Le journal « Le Monde » lui a consacré un portrait sous le titre « « Jérémie Berrebi, un croyant dans le hightech ».

Jérémie Berrebi a été très proche de Xavier Niel en France.

Il a créé avec l’aide d’experts en formation une école de coding reconnue en Israël. « Developpers Institute » est une école basée à Tel-Aviv. De nombreux juifs orthodoxes sont passés sur les bancs de cette école. « Developpers Institute » est situé face à l’ancienne bourse de Tel-Aviv.

B. Le cas de Kama Tech.

C’est une organisation à but non lucratif qui oeuvre depuis dix ans à l’intégration des juifs orthodoxes dans la high-tech. Moshe Friedman est l’un des fondateurs de Kama Tech.

Avec l’aide de Zika Abzuk, la responsable du développement commercial de Cisco Israël, il convainc plusieurs géants de la technologie, comme IBM, Microsoft ou Intel de recruter les ultra-orthodoxes.

Kama Tech est devenu très vite un acteur incontournable de l’insertion des haredim dans le monde du travail.

C. EXEMPLE. FEMMES ORTHODOXES ET HIGHTECH.

Ruthie Margalit a décidé de créer la société I-Rox à Bnei Brak, une start-up de sous-traitance de logiciels. Chez I-Rox, les femmes employées sont toutes diplômées d’écoles religieuses formant des ingénieures.

En Israël, tous les ans, plus de 600 femmes ultra-orthodoxes décrochent ce diplôme.

Pour Kleinhandler, ultra-orthodoxe né à Brooklyn et installé aujourd’hui à Bnei Brak, Kama Tech a été un tournant dans sa vie. Grâce à Moshe Friedman et son équipe, son blog est devenu une start-up de mentorat pour femmes et groupes minoritaires.

Dans les bureaux de Rav Tech à Bnei Brak, qui forme et héberge des développeurs informatiques juifs orthodoxes, on ne croise que des hommes. Ils portent la tenue classique des Juifs religieux : chemise blanche, pantalon noir, kippa de velours sur la tête et barbe taillée ras. 

« Cela a été monté par un rabbin. Les salaires sont intéressants explique Iossi Cahen, chef d’équipe et père de sept enfants.

« On est à Bnei Brak, on n’a pas besoin d’aller loin. On est tous en noir et blanc et il n’y a que des hommes qui travaillent », poursuit-il.

Femme et hightech.

Noa, étudiante en troisième année d’ingénierie logicielle au campus Tvouna à Jérusalem espère travailler un jour pour Google ou Microsoft. Elle souhaite travailler à sa façon, pour un usage maîtrisé des nouvelles technologies.

Pour Iossi Cahen, cette vie religieuse intense prépare aussi les cerveaux à l’industrie cyber.  « Tous ceux qui viennent ici ont un bagage talmudique. On essaie de proposer aux sociétés extérieures une certaine façon de réfléchir, parce que finalement, on a passé notre vie à apprendre sans s’arrêter et en fait dans le monde de la high-tech, la technologie change très vite« , argumente le père de famille.

 D. VENTURE CAPITAL.

Moshe Friedman, en association avec iAngels, un réseau d’investissement israélien, a lancé le premier fonds de capital-risque pour haredim.

Une grande première dans le pays. Le fonds 12 Angels doit injecter cinq millions de dollars dans une trentaine de start-up au cours des prochaines années. Moshe Friedman ne peut que s’en réjouir : « Pour la première fois, des investisseurs, pas des philanthropes, placent leur confiance dans le talent et l’engagement des entrepreneurs haredi. »

Propulsés par Kama Tech, les haredim redoublent d’ingéniosité pour infiltrer les plus hautes sphères de la start-up nation.

CONCLUSION. Alors l’avenir de la high-tech appartient-il aux ultra-orthodoxes ? Pas impossible. En attendant, cette intégration économique permet déjà à quantité de foyers ultra-orthodoxes de bénéficier de salaires équivalents à ceux du reste de la population israélienne.

LE PLUS. http://smart-content.fr/

Jérémie Berrebi, serial entrepreneur et millionnaire, ne plaisante pas avec son emploi du temps. Lorsque je l’ai contacté pour l’inviter à la conférence AlumnIsrael (association des Alumni d’Ecoles de commerce), il m’a proposé un créneau pour discuter par téléphone, le jeudi suivant, de 15h35 à 15h50. Autant dire que j’étais à l’heure. Il m’a finalement accordé 18 minutes, ce qui m’a extrêmement flattée.

À 41 ans, Jérémie Berrebi est avant tout un serial investisseur qui a participé  à 360 projets dans 26 pays. Parmi ses nombreux faits d’armes, on compte le lancement du service de cagnotte Leetchi, de Mango Pay et la création de deux fonds d’investissements : Kima Ventures, avec Xavier Niel, PDG de Free, et Magical Capital, en Israël. Pourtant, il m’a semblé un homme très détente et simple, un réservoir de bonnes ondes, le genre de personnes inspirantes qui donnent le sourire et foi en son prochain projet. Le temps d’une conf (il est même resté discuter avec chacun jusqu’à 22h00), nous avons eu la chance de le recevoir et d’écouter ses leçons de business mais aussi et surtout de vie, qui pourraient être utiles à chacun. Comment peut-on avoir bâti un empire en quelques années ? Comment gérer son temps, comment réussir autant de projets tout en construisant une famille ? Voici quelques points à retenir de notre discussion à bâtons rompus, autant pour sa vie pro que perso, par un homme bien en accord avec la Startup Nation. Le fil conducteur de sa carrière ? La réinvention de soi.

 

1.Savoir gérer son temps est primordial

En discutant avec Jérémie Berrebi, on découvre quelqu’un de détendu et de très accessible malgré ses nombreuses responsabilités. Il a débuté sa carrière en tant que  journaliste internet à une époque où l’heure de connexion coûtait 80 francs et que chaque image mettait des heures à s’afficher. Sa première entreprise à succès, la plateforme e-commerce Zlio, fut pénalisée par les moteurs de recherches et s’est effondrée en 2011. Puis, il a enchaîné les projets en tant que fondateur, investisseur, conseiller, membre de Board.

 

Comment tout mener de front ? Jérémie nous explique qu’une bonne gestion de son agenda est primordiale. Il évite les distractions qui capturent du temps de cerveau disponible, en premier lieu les smartphones. Fait rare de nos jours: Jérémie n’en a pas : “J’ai un téléphone, précise-t-il. On peut m’appeler s’il y a une urgence. Mais je ne suis pas médecin alors généralement, il n’y a pas d’urgences”.

Et vous savez ce que cela signifie? Cela veut dire que si vous avez quelque chose à lui dire, vous lui écrivez un message ou vous programmez un rendez-vous téléphonique, et vous y pensez à deux fois avant de parler. Pas de blabla. En fait, ce que Jérémie a réussi à faire, c’est à se débarrasser de la spontanéité stressante, exigeante, et souvent insipide des échanges qu’on peut avoir au quotidien avec les autres. Si chacun des messages que vous recevez a été un tant soit peu pensé, vous vous débarrassez d’un volume inutile qui pollue votre temps et rogne votre concentration.

 

Alors oui, on connaît à présent le danger que représentent les smartphones, et on sait que les décisionnaires de la Silicon Valley les interdisent à leurs gamins en plaçant leurs enfants dans des écoles « tech free ». Je me sens totalement concernée, non seulement parce que je suis un produit de la génération Y, mais plus encore parce que mon métier – réfléchir à la stratégie de contenus pour une marque, un chef d’entreprise, une start-up – requiert d’être entièrement  concentrée à 100%, de nombreuses heures dans la journée. Dans The attention diet, à lire d’urgence pour apprendre à  muscler sa concentration, l’auteur Mark Manson donne des conseils concrets pour se débarrasser de la pollution numérique et des distractions anti-productives qui nous tirent vers le bas.

Je pense que la technique radicale d’abandonner tout objet électronique est rarement la bonne pour des adultes pour qui le smartphone est un outil de travail. Au quotidien, j’ai tout de même commencé à alléger mon téléphone et désactiver certaines apps chronophages. J’ai également mis en veilleuse les messageries instantanées telles Whatsapp ou Facebook Messenger. J’ai aussi activé le mode « ne pas déranger » qui éconduit les appels à partir de 22h00.

2. Se réinventer est une clef de lecture permanente

Lorsqu’on change de pays – par idéal ou pour des raisons professionnelles – on est avant tout un immigré qui doit se débrouiller. C’est un mot difficile à entendre pour qui a étudié dans les meilleures Écoles de commerce comme c’était le cas de l’audience de cette conférence. En fait, quand on a eu la chance d’étudier dans une Business School, on a organisé toute sa vie pour atterrir dans la bonne case et progresser dans sa vie et sa carrière. On est préparé à pas mal de choses, mais pas nécessairement à ce statut précaire de nouvel arrivant. Jérémie Berrebi, qui a su rebondir malgré les crises et les projets divers, nous a expliqué qu’à travers son parcours, il n’a pas cherché à rester dans sa zone de confort. Pire, il a cherché sciemment à l’éviter lorsqu’il est passé d’une industrie à l’autre, qu’il a changé de pays, ou qu’il s’est lancé dans le soutien à différents projets.

 

Au quotidien, cela se traduit par une question que je me pose désormais tous les jours : « Comment améliorer X ou Y ?». Sans se torturer pour faire table rase chaque matin, il s’agit d’améliorer ses méthodes, ses outils de travail et ne pas tenir son mode de fonctionnement pour acquis.

 

3. L’équilibre vie personnelle / professionnelle est capital – surtout avec  14 enfants!

Son jardin à soi, sa vie privée est clairement quelque chose que Jérémie Berrebi préserve en s’imposant des limites strictes (pas d’accès au téléphone, internet et autres technologies le week-end pour un temps de qualité passé en famille). Un temps pour penser, sans être interrompu par le vrombissement sans fin de la modernité.

Ce qu’on sait moins, c’est qu’au-delà de tous ses projets professionnels, des startups où il a investi et des boards d’entreprises qu’il conseille, Jérémie a une deuxième vie non moins prenante après le travail. Oui, le plus impressionnant, c’est qu’il a quatorze enfants. Rectification –  quinze, parce qu’un nouveau bébé s’est rajouté à la famille entre la conf et l’écriture de mon article. Pour le commun des mortels auquel j’appartiens, et qui en ont entre 0 et 4, ce chiffre est astronomique et ne correspond à aucune réalité concevable. Il a dû acheter un bus pour véhiculer sa famille et, il l’avoue, seule sa femme a le permis bus.

Avec une si grande famille, on apprend à expédier les affaires courantes plus rapidement, travailler plus vite, et ne pas laisser l’inutile envahir le quotidien.

Moralité : plus la charge de travail est conséquente, plus on boucle rapidement les dossiers.

 

4. Pour s’affranchir de la peur de l’échec, il faut apprendre à en tirer parti 

“Le Sage, c’est celui qui tombe 7 fois et se relève 8”. L’adage est connu, mais difficile de s’en souvenir après une déception professionnelle. Pourtant, on réussit souvent précisément parce qu’on a échoué avant. Jérémie ne craint pas d’avouer s’être planté plus d’une fois. Le jour où il fermait l’une de ses entreprises, il souriait sereinement, à la surprise de son assistante. Il explique que “l’échec n’est qu’une étape vers un autre projet qui réussira”. C’est en effet ce qui se dégage de sa personne: quelqu’un qui voit le positif, croit en ce qu’il fait et s’enrichit de ses échecs.

 

Alors on pourra objecter qu’il est plus facile d’être confiant quand on a un track-record impressionnant de succès comme c’est le cas pour Jérémie. Au passage, c’est tout de même un sacré bosseur, lève tôt et couche-tard. Au détour d’une anecdote, il mentionne qu’il a participé une fois à une émission de radio entre 3h00 et 4h00 du matin. A-t-il un jumeau caché quelque part? En creusant, on dégote l’un de ses petits secrets : il nous avoue qu’il fait une sieste l’après-midi. Toujours est-il qu’on ne peut pas gagner à tous les coups et qu’il ne s’est jamais arrêté à un projet qui n’avait pas marché.

« Il faut avoir confiance en soi, foncez. Soit ça marchera, soit ça ne marchera pas. Mais ce sera une étape vers autre chose. Un projet “raté” donnera lieu à plusieurs autres ».

 

5. Il faut avoir foi en soi 

Ce qu’on retient enfin de cet entretien avec Jérémie Berrebi, c’est qu’il n’a jamais renié qui il était, ni les principes qui régissent sa vie.

Manger casher, pourquoi pas ? Même dans les plus hautes sphères politiques, Jérémie Berrebi nous a expliqué qu’il n’a pas transigé et a expliqué avec tact quelles étaient ses limites et directions alimentaires.

Être Français dans un contexte international, et alors ? Plutôt que se fondre à tout prix dans la masse, qui est un défi assez peu réaliste , il n’a pas renoncé ou caché son identité. Il a appris sans ménagement à gérer les rendez-vous en anglais et s’imposer dans une langue de travail qui n’était pas la sienne. Quant à sa vie personnelle en Israël, il a choisi de ne pas vivre en vase clos et de socialiser au maximum avec les parents d’élèves, ou s’impliquer dans des associations locales.

Son message final : si vous avez une idée, lancez-vous. Comme le disent les Sages, si je ne suis pas là pour moi, qui le sera ? Et si ce n’est maintenant, alors quand ?

 

 

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