Cela aurait dû être un match de quart de finale de la ligue des Champions de basket, organisé par la FIBA. Il opposait l’équipe israélienne de l’Hapoel Jérusalem aux Grecs de l’AEK Athens, et se jouait dans la capitale grecque.
Finalement, l’événement a tourné au calvaire pour les supporters israéliens, très violemment pris à partie par les supporters grecs pendant toute la durée du match.
»Nous sommes venus voir un match de basket et nous nous sommes retrouvés dans un film de guerre », a témoigné l’un des supporters.
C’est en effet ce qui ressort des images du match hier soir (mercredi), la tribune des Israéliens a été non stop la cible de jets de pierre, de feux d’artifice, de pétards et des drapeaux d’Israël ont été brûlés. Les supporters de l’AEK Athens ont également brandi un drapeau palestinien et une photo de Marwan Barghouti.
Dès que les Israéliens ont commencé à s’installer pour profiter du match de leur équipe, les Grecs ont orienté sur eux des lasers, directement sur les yeux. Puis les projectiles ont fusé.
La police grecque n’a pas voulu intervenir, expliquant aux malheureux supporters israéliens qu’elle ne pouvait pas entrer dans la tribune des supporters de l’AEK parce que c’était trop dangereux. Elle s’est contentée de bloquer les supporters israéliens afin d’éviter qu’ils ne soient attaqués directement pas leurs agresseurs qui se trouvaient donc relativement éloignés de leur tribune. Néanmoins, les projectiles et autres lasers ont réussi à blesser plusieurs Israéliens qui ont dû recevoir des soins médicaux.
Les appels répétés au calme des organisateurs du match n’ont pas été entendus par les supporters grecs. A la mi-temps, il a été question d’arrêter le match. Mais les services de sécurité ont estimé que cette solution ne ferait qu’envenimer les choses et il a donc été décidé que le spectacle devait se poursuivre, le tout dans une ambiance délètère et alors que les Israéliens continuaient à être la cible des attaques grecques.
Les supporters de l’Hapoel Jérusalem ont témoigné de la panique qui régnait dans la tribune où se trouvaient aussi des enfants. Ces familles avaient fait le déplacement pour soutenir leur équipe et se sont retrouvées prises au piège dans un événement traumatisant. »Nous avions le sentiment qu’il allait y avoir des morts. Nous entendions des explosions sans arrêt, on avait l’impression d’être sur un champ de bataille sauf que nous n’avions pas d’armes ou de possibilité de nous défendre. On nous a empêché de sortir de l’enceinte du stade et seulement une demi-heure après la fin du match nous avons été autorisés à sortir avant d’être escortés par la police jusqu’à notre hôtel », témoigne un supporter au micro d’Israël Hayom.
Si les supporters pointent du doigt les services de sécurité grecs qui n’ont pas été à la hauteur, ils reprochent aussi à la direction de l’Hapoel Jérusalem de ne pas avoir décrété l’arrêt du match.
Elie Homsky, le propriétaire du club, lui aussi présent hier soir, a publié un communiqué: »Chers Rouges, nous avons passé une soirée très très difficile. J’étais avec vous dans la tribune et j’ai vu des mères protéger leurs enfants, qui étaient totalement paniqués. Nous avons reçu des pierres. Cela aurait pu se terminer par une véritable catastrophe. Les feux d’artifice auraient pu brûler des gens. A la mi-temps, nous avons essayé de parler avec les hommes de la FIBA, avec les arbitres, on nous a dit que les forces de sécurité grecques (qui sont en-dessous de tout), ont estimé que si le match était interrompu, des milliers de Grecs allaient se ruer sur notre tribune et cela aurait pu se finir en drame. C’est la raison pour laquelle le match a continué ».
L’Hapoel Jérusalem a annoncé qu’une plainte allait être déposée contre l’AEK Athens et que le club demanderait l’annulation du match – l’Hapoel a perdu 94-78 – car »à partir du moment où les violences ont commencé, le match n’avait plus aucune valeur sportive ».
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