Editorial. Bizarre… Depuis quelques jours nous recevons directement des appels venant d’Israël nous demandant de ne pas prendre de position brutale sur la réforme judiciaire. D’en parler le moins possible. De nous taire… car « cela peut nuire à l’image d’Israël ». Bref de dire que « tout va bien ». En d’autres termes de ne plus rapporter les cris des manifestants du secteur du hightech dans les rues de Tel-Aviv, Haïfa… La plupart des appels sont chuchotés sans agressivité ni menaces. Beaucoup de bienveillance.
Des employés du domaine de la haute-technologie, secteur phare de l’économie israélienne, ont manifesté sans cesse à Tel-Aviv depuis des semaines contre le projet gouvernemental controversé de réforme de la justice, qui menace selon eux la démocratie. « Pas de démocratie, pas de high-tech » pouvait-on lire sur des pancartes brandies sur l’esplanade de Sarona.
Selon LPH : « Les querelles internes au sujet de la réforme judiciaire en Israël sont scrutées attentivement dans le monde arabe. Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, y a fait allusion dans un discours. Pour lui, il s’agit du signe de la fin de l’existence d’Israël. Déjà, il y a quelques jours, il avait dit: »Israël a peur d’une guerre civile. Les dirigeants de l’Etat parlent d’une explosion proche. Ce gouvernement est non seulement capable d’entrainer une escalade avec les Palestiniens mais en plus dans sa bêtise peut entrainer une escalade dans toute la région, surtout s’il touche à Al Aqsa ».
Sur la chaine Almiadin, apparentée au Hezbollah, le refus de se présenter à l’entrainement de 37 pilotes de l’escadrille 69, a été décrit de la manière suivante: « La révolte au sein de l’armée de l’air est particulièrement importante parce qu’elle est considérée comme l’une des plus sensibles de l’armée. Pendant des décennies, Tsahal a tenté de laisser à l’extérieur les querelles politiques, mais elles commencent à imprégner ses rangs, et la théorie selon laquelle, la politique reste dehors, touche à son terme ».
Les journaux syriens rapportent aussi cet épisode avec les réservistes: « La réforme judiciaire détruit l’armée israélienne ». Les médias arabes couvrent les manifestations et ne cachent pas leur volonté de voir la situation se dégrader et conduire à un affaiblissement de l’Etat. Ce qui est, pourrait-on dire ironique, c’est que les médias arabes mettent en garde contre la menace pour la démocratie que constituerait la réforme judiciaire.
Asharq al-Awsat, un journal saoudien, imprimé à Londres, exprime l’inquiétude de voir le système judiciaire israélien affaibli par la réforme dans un article publié sous le titre: « Israël se mange de l’intérieur ». « La fierté de l’économie israélienne était la croissance exceptionnelle de la hi-tech pendant ces dernières décennies. Mais la réforme en cours conduit les investisseurs à déplacer leurs centres d’investissements en dehors d’Israël », explique le journal ».
QUE FAIRE?
La Bourse de Tel-Aviv n’a pas chuté de manière dramatique. Des hordes de chômeurs ne trainent pas dans les rues. Les banques sont solides. Et l’économie va être en croissance en 2023. Le nombre de faillites est « normal ». Le hightech israélien démontre tous les jours sa capacité de résistance.
Et les israéliens veillent pour que l’économie hightech israélienne puisse travailler sans heurts. Israël a depuis longtemps diversifié ses marchés, ses domaines d’excellence, ses sources d’investissements mondiaux. Le risque pays est faible et le pays à toujours eu une chance extraordinaire : de bénéficier de talents et de leaders de premier niveau sur le plan économique et industriel. Israël apprend de ses erreurs et est en hyper-réaction face aux difficultés. Une résilience hors du commun et une capacité de trouver des solutions face à des dangers réels.
Face a un déluge d’intox (des exagérations à outrances et sans fondements) sur Israël (« Apocalypse Now ») venant de certains pays arabes, nous avons décidé de rester zen… et de ne pas en rajouter. Et de dire que la « vrai vérité », car elle est finalement bonne, et ne remet pas en danger les investissements étrangers en Israël. Bien au contraire. (DR ET YB)