L’autobiographie de Marcel Marceau sera publiée chez Flammarion le 5 avril 2023. Elle s’intitule « Marcel Marceau : le silence de l’ange », et a été rédigée par le mime dans les années 70, mais n’a jamais été publiée. Le livre, qui comprendra des photographies rares et des extraits de textes écrits par Marcel Marceau, retrace la vie et la carrière de Marcel Marceau, depuis son enfance en Alsace jusqu’à sa consécration internationale en tant que l’un des plus grands mimes de tous les temps. Marcel Marceau est décédé en 2007 à l’âge de 84 ans.
Ce livre est l’un des événements marquant le centenaire de la naissance de Marcel Marceau, qui sera célébré tout au long de l’année 2023.
Avant de devenir mime, une vie mouvementée.
Marcel Mangel est né le 22 mars 1923 à Strasbourg, en Alsace. Sa famille était juive, son père était boucher. Mais pas n’importe quel boucher : c’était un boucher casher, ce que peu de documents français précisent.
En 1939, à l’âge de 16 ans, Marcel Marceau et sa famille ont fui l’avancée des troupes nazies en Allemagne et se sont réfugiés dans le sud-ouest de la France, en zone libre, comme de nombreux juifs, y compris mes parents, oncles, tantes et grands-parents.
Les années de résistance
Marcel Marceau a vécu dans la clandestinité et s’est engagé dans la Résistance pendant la majeure partie de la Seconde Guerre mondiale, utilisant son talent pour le théâtre pour tromper les nazis et aider des enfants juifs à fuir vers la Suisse. Il a donné sa première grande représentation devant 3 000 soldats après la libération de Paris en août.
Après l’invasion de la France par l’Allemagne nazie, Marcel, 17 ans, se réfugie avec sa famille à Limoges. Son cousin Georges Loinger, l’un des membres de la Résistance juive française en France (Organisation Juive de Combat-OJC, alias Armée Juive), l’incite à rejoindre la Résistance juive française en France pour le sauvetage des Juifs.
L’OJC, qui était composé de neuf réseaux juifs clandestins, a sauvé des milliers d’enfants et d’adultes pendant la Shoah en France.
Grâce à sa maîtrise de l’anglais, du français et de l’allemand, Marceau a travaillé comme officier de liaison avec la troisième armée du général George Patton.
Marceau a été décoré de l’Ordre national du mérite en 1998.
Quand et pourquoi Marcel Mangel a-t-il adopté le nom de Marcel Marceau ?
Marcel et son frère aîné, Alain, ont adopté le nom de famille « Marceau » pendant l’occupation allemande de la France ; ce nom a été choisi en référence à François Séverin Marceau-Desgraviers, un général de la Révolution française.
L’étranger, le juif errant
Aucun des parents de Marcel Marceau n’était français :
- Son père, Charles Mangel, boucher casher, était originaire de Będzin, une ville du bassin de Dąbrowa, dans le sud de la Pologne.
- Sa mère, Anne Werzberg, était originaire de Yabluniv, un village de type urbain situé dans le raion de Kosiv, dans l’oblast d’Ivano-Frankivsk, dans l’actuelle Ukraine.
- Marcel est devenu citoyen français du seul fait de sa naissance.
- Il était le cousin de la chanteuse et animatrice israélienne Yardena Arazi, qui a été désignée en 2008 comme la chanteuse israélienne la plus populaire de tous les temps.
L’après-guerre, le succès
Après la guerre, Marcel Marceau a étudié les arts dramatiques à Paris et est devenu élève de Charles Dullin, un célèbre metteur en scène. C’est pendant ses études qu’il a découvert sa passion pour le mime, en voyant le mime français Etienne Decroux sur scène. Il a créé le personnage de Bip en 1947 et a commencé à se produire sur scène à Paris et dans le monde entier.
Il est rapidement devenu l’un des mimes les plus célèbres de tous les temps, avec une carrière qui a duré plus de 60 ans.
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