Benjamin Netanyahu, le ministre des Finances, le ministre de la Défense et le chef d’état-major se sont accordés sur un budget pluriannuel à destination de la défense israélienne, ont fait savoir leurs bureaux respectifs dans un communiqué conjoint. Le communiqué n’a pas précisé le montant exact de ce financement.
Ce communiqué, qui a été fait jeudi matin, a établi que l’accord avait été conclu « suite à un travail en profondeur ». La somme sera incluse dans le budget de l’État 2023-2024 qui doit être approuvé d’ici le 28 du mois, six mois après l’investiture du gouvernement.
La Douzième chaîne, qui n’a pas cité ses sources, a indiqué que le budget s’élevait à 68 milliards de shekels.
Elle a ajouté que le ministère des Finances avait demandé un montant d’environ 59 milliards de shekels, tandis que l’establishment de la Défense avait réclamé pour sa part 70 milliards de shekels.
« Dans l’accord, ont été introduites des dispositions relatives aux questions liées au service militaire obligatoire, au renforcement et à l’armement de l’armée israélienne, aux salaires de ses personnels et aux retraites de ces derniers avec un modèle proposé pour les soldats de carrière », a établi le communiqué conjoint.
La Douzième chaîne a annoncé que les parties avaient trouvé un compromis sur la question des pensions militaires.
S’il est adopté, ce serait le tout premier budget pluriannuel alloué à la Défense depuis 2015.
« C’est un résultat déterminant pour la sécurité d’Israël et pour l’économie israélienne, avec un plan pluriannuel qui renforcera l’armée et qui garantira la stabilité et les ressources de cette dernière », a commenté le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich — qui est également ministre au sein du ministère de la Défense et qui aurait menacé de voter contre le budget de l’État s’il ne devait pas être autorisé à prendre le contrôle d’une unité du ministère de la Défense chargée de superviser les affaires civiles en Cisjordanie – a salué cet accord.
« C’est une grande nouvelle pour l’armée israélienne, pour le ministère de la Défense et pour l’État d’Israël. Avec l’aide de Dieu, le plan va permettre à Tsahal de maintenir la résilience, de conserver la force de l’État d’Israël et de se préparer aux défis sécuritaires variés que le pays doit affronter », a dit Smotrich.
« Je me réjouis de l’accord pluriannuel qui permettra de renforcer la sécurité dans une période particulière de défis et de risques. Ce budget permettra à l’armée et au ministère de la Défense de se préparer à faire face aux menaces qui planent sur le pays et de préserver la grande qualité de nos militaires, ce dont nous avons besoin », a-t-il poursuivi.
Selon l’accord de coalition qui a été conclu entre le Likud de Netanyahu et le parti Hatzionout HaDatit d’extrême-droite, son leader, Bezalel Smotrich, est devenu ministre au sein du ministère de la Défense en charge du bureau à la fois civil et militaire du COGAT (Coordinateur des activités gouvernementale dans les territoires) ainsi que de l’Administration civile, deux départements dont il devrait prendre le contrôle indépendant.
Cette initiative a été rejetée par l’establishment de la sécurité et par l’administration Biden – et Smotrich n’a, en conséquence, pas encore pris ses fonctions, ce qui a entraîné sa colère.
Le transfert de l’autorité de ces deux départements à Smotrich lui donnerait le pouvoir de freiner les sanctions prises contre les constructions illégales israéliennes en Cisjordanie tout en renforçant celles qui sont prises contre les constructions illégales palestiniennes.
Un ancien conseiller juridique de l’establishment de la Défense a par ailleurs confié au Times of Israel dans une interview récente que le gouvernement devrait amender deux Lois fondamentales quasi-constitutionnelles en Israël pour permettre au leader d’extrême-droite de prendre la tête du COGAT et de l’Administration civile.
Le chef d’état-major de Tsahal, Herzi Halevi, s’est également réjoui de l’approbation du budget. « Ce budget qui a été convenu permettra à l’armée de planifier et de mettre en œuvre un plan pluriannuel adapté aux défis sécuritaires que nous devrons affronter dans les prochaines années tout en maintenant la qualité de nos personnels, notamment les compétences de nos soldats de combat et de nos jeunes officiers de carrière », a-t-il indiqué.
Le budget 2022 de la Défense était de 58 milliards de shekels.
Avant cela, le ministre de la Défense et l’armée avaient continué leur travail sans budget approprié pendant deux ans alors que le gouvernement s’était trouvé dans l’incapacité d’adopter un budget national pour les années 2020 et 2021. Netanyahu, à l’époque, avait été accusé d’avoir délibérément refusé de faire approuver un budget pour renverser son propre gouvernement dans lequel il partageait le pouvoir avec Benny Gantz à qui il devait céder son poste de Premier ministre, une perspective qu’il rejetait.
En lieu et place d’un budget approprié, l’armée avait continué à travailler sur son budget de 2019 qui était à hauteur de 55,3 milliards de dollars, avec des augmentations occasionnelles.
Une grande partie de cet argent alloué à la Défense devrait être consacré à la préparation de l’armée israélienne en vue d’une potentielle frappe contre le programme nucléaire de l’Iran – avec notamment l’acquisition de nouveaux avions de chasse à la pointe de la technologie.