Orlika Cukierman s’est produite en compagnie des plus grands noms de la chanson.
C’est très jeune, dans l’enfance, que la chanteuse franco-israélienne Orlika Cukierman a trouvé sa vocation. Née d’une mère musicienne israélienne et d’un père français, Roger Cukierman vice-président du Congrès juif mondial et ancien président du Crif, Orlika a toujours vécu entre les deux pays avant de choisir son camp, la Terre Sainte, il y a 25 ans. i24NEWS a rencontré cette personnalité attachante et charismatique qui a imposé son style musical authentique sur la scène israélienne. Portrait.
Imprégnée des influences musicales de son entourage, Orlika, qui est aujourd’hui chanteuse, auteur et interprète, a commencé le piano à l’âge de 6 ans : « A la maison on en jouait tous », raconte-t-elle. Après la mélodie, qui la berce d’abord, elle se lance dans l’écriture de textes en français, hébreu et anglais pour accompagner ses morceaux.
« Depuis petite, j’ai toujours composé mes chansons, mais j’ai été élevée dans une famille où les études occupaient une place importante donc j’ai suivi un cursus en droit que j’ai abandonné ensuite pour rentrer dans une école de musique à Paris. Ce passage du droit à ma passion, la musique a été pour moi une sorte de résurrection », se souvient Orlika.
« J’ai découvert une forme d’expression qui me convenait à la perfection, car elle touchait l’âme et avait quelque chose de mystérieux et de très fort qui me bouleversait », explique-t-elle.
Une carrière entre la France et Israël
Orlika débute sa carrière dans les bars parisiens puis, très vite, elle rejoint la troupe du spectacle Improvizafond avec Philippe Lelièvre, où elle chante entre les improvisations des comédiens. Véritable tournant dans son ascension vers le succès, ce nouveau défi lui permet d’investir la scène du Palais des Glaces, du Splendid ou encore du théâtre du Ranelagh où elle fait salle comble tous les soirs.
« Cela m’a véritablement donné des ailes, j’ai pu approcher une autre dimension de la musique et c’est à ce moment-là que j’ai eu envie de créer mes propres spectacles », affirme Orlika.
Le répertoire d’Orlika se construit ainsi peu à peu sur la dualité entre ses deux pays d’origine, la France et Israël, que l’on retrouve par petites touches au cœur de sa signature musicale. Pendant des années, la chanteuse fait notamment beaucoup d’allers-retours entre ses deux pays afin de se constituer un nom et poser ses jalons.
« Pour unir cette diversité qu’il y avait en moi, du fait d’avoir grandi dans deux univers différents, je voulais opter pour un style ambivalent au sein d’un même concert. J’avais besoin d’unir tous ces mélanges musicaux qui reflétaient mon identité. A la maison, on écoutait tout aussi bien les tubes de ma génération que du Brel et les musiques de l’Eurovision israélienne », révèle-t-elle.
Une rencontre déterminante avec Georges Moustaki
C’est à Paris, en 2012, au détour d’une rencontre qui l’a profondément marquée avec Georges Moustaki, qu’Orlika va prendre conscience de la liberté à laquelle elle aspirait depuis longtemps.
« C’était une rencontre très simple, il dégageait un vent de liberté que j’ai toujours recherché et par lequel j’ai toujours été happée, c’est ce qui m’a fait me sentir si bien en Israël et m’a donné encore plus la volonté d’y vivre », explique-t-elle.
Ensemble, ils enregistrent une version en hébreu et une en français du titre « Il est trop tard ». « C’était magique de pouvoir chanter avec Georges Moustaki, un personnage merveilleux qui avait une sorte de nonchalance et était avide de cette liberté. »
En compagnie des plus grands noms de la chanson
Au fil des années, Orlika a le privilège de travailler aux côtés de grands noms comme Enrico Macias, pour qui elle fait plusieurs premières parties de concert et des duos, mais aussi Khaled et le groupe Native avec la chanteuse Laura Mayne.
En Israël, la chanteuse donne de nombreux concerts, dont un mémorable au Musée de Jérusalem, puis elle fait la connaissance de Corinne Allal qui a ouvert la voie à la musique rock en Israël avec qui elle chante régulièrement. Après plusieurs concerts au café Bialik de Tel-Aviv, plus récemment, le mois dernier, elle s’est produite au 43e Festival de théâtre d’Akko.
Un concept unique en hommage aux chansons françaises
La particularité d’Orlika s’illustre à travers le projet d’un album inédit dans lequel elle regroupe des chansons israéliennes dont entre autres, celles du chanteur de renom Idan Raichel qu’elle a traduites en français. Deux d’entre elles sont déjà disponibles. A partir de cet album, la chanteuse a ensuite monté un concert en hommage à la musique française « qui a fait son alya », mélangée aux chansons de chanteurs israéliens.
Le concert, qu’elle a intitulé « Entre Tel-Aviv et Paris », a déjà été joué à Herzliya, en banlieue de Tel-Aviv.
« Il s’agit d’un voyage à travers les chansons françaises qui ont fait leur alya dans les années 50-30 et sont désormais bien connues des Israéliens. Il y a plein de chansons comme ‘les vieux amants’ de Brel qui sont tellement ancrées dans le répertoire israélien que, parfois, les Israéliens ne savent même pas qu’il s’agit de chansons françaises au départ. »
Le 17 novembre, Orlika donnera un grand concert à Tel-Aviv à 18h30 au centre Arik Einstein, devant un large public qui aura l’honneur de découvrir ses chansons françaises et israéliennes méticuleusement sélectionnées, avant elle l’espère, une tournée internationale !
Caroline Haïat est journaliste pour le site français d’i24NEWS