SPECIAL ISRAELVALLEY. EDITORIAL de Daniel Rouach. Depuis des mois je suis actif dans les relations bi-nationales Maroc-Israël. Etant expert en transferts de technologie (du militaire au civil), je savais que certaines questions ne doivent jamais être posées. Surtout lorsque l’on sait que les Algériens scrutent avec attention tout ce qui est écrit sur le Maroc et sa défense.
Le domaine de coopération nucléaire est ultra-sensible. On n’en parle donc presque pas… Depuis quelques semaines ce mot « nucléaire » est enfin prononcé sans équivoque par des acteurs de la relation binationale.
Selon notre propre enquête, les marocains se tournent vers Israël dans le domaine nucléaire civil car selon un expert israélien : « les Français, champions du nucléaire, ne souhaitent pas vraiment coopérer dans ce domaine. Ils craignent la réaction d’Alger.Et surtout ils ne veulent pas de prolifération nucléaire. »
Une question (qui est rarement posée en public) est en train d’émerger dans les milieux israélo-marocains de la coopération bilatérale. Le Maroc va t-il devenir une puissance nucléaire avec l’aide d’Israël? Si Shimon Peres était vivant il est certain que sous sa bannière la réponse aurait été positive.
Selon une source marocaine : « Dans une optique de renforcer sa souveraineté énergétique et de réduire les coûts et les émissions de carbone, le Maroc a décidé depuis quelques années de diversifier ses ressources énergétiques en envisageant de construire des réacteurs nucléaires afin d’accélérer la transition vers une économie verte.
Le tout premier Centre National de Formation en Sciences et Technologies Nucléaires a été ouvert en 2021 au Maroc, dans le prolongement du Centre National de l’Energie, des Sciences et des Technologies Nucléaires (CNESTEN) à Maamora, avec pour objectif de « s’assurer de la sûreté et la durabilité des techniques nucléaires par le biais des compétences marocaines ».
Selon (1) : « En se disant « prêt » à partager sa technologie nucléaire, Israël entend renforcer davantage les différents accords de coopération signés avec les pays arabes depuis qu’ils ont décidé de rétablir leurs relations dans le sillage des accords d’Abraham.
Dans un discours très récent, Moshe Edri, le directeur général de la Commission israélienne de l’énergie atomique espère que les accords de normalisation signés en 2020 avec le Maroc « ouvriront la voie à un dialogue direct significatif dans la région, y compris dans les forums nucléaires« , soulignant que cette nouvelle coopération sera placée sous les auspices de l’AIEA. Ces traités n’ont pas été bien accueillis par l’Iran, qui considère avec suspicion les mouvements entre les différentes nations qui y sont parties.
Cette déclaration a été faite en marge de la 66e conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie à Vienne. Moshe Edri a déclaré qu’il s’agissait d’un autre tournant dans les relations entre Israël et les pays arabes tels que le Maroc, les Émirats arabes unis et Bahreïn qui ont accepté de signer un traité de paix avec l’État juif, selon un communiqué de presse publié par l’IACE ».
Selon (1) : « Les relations diplomatiques entre le Maroc et Israël connaissent l’un de leurs meilleurs moments et continuent sur la voie du succès. Les deux pays créent constamment des accords commerciaux pour coopérer dans divers domaines. Comme ce fut le cas au début de l’année, le pays d’Afrique du Nord et Israël ont à nouveau signé un accord dans lequel ils se disent prêts à mettre à disposition leur technologie nucléaire après la normalisation des relations avec l’État hébreu. C’est ce qu’a annoncé mercredi le directeur général de la Commission israélienne de l’énergie atomique (IAEC), Moshe Edri.
Israël et le Maroc continuent de signer des accords pour renforcer les relations entre les deux nations. Cette fois, l’accord a été signé en présence du ministre de l’Éducation, Yifat Shasha Biton, du président de l’industrie aérospatiale, Amir Peretz, du président de l’université Bar-llan, le professeur Aryeh Tsavan, du chef de l’ambassade du Royaume du Maroc en Israël, M. Abderrahim Beyyoudh, et de hauts responsables de sociétés énergétiques israéliennes.
Beyyoudh a noté que le Maroc et Israël avaient déjà des liens de longue date. « Cela nous encouragera à continuer à faire pression pour un meilleur avenir pour l’ensemble de la région ».
L’objectif principal de ces accords est de stimuler l’énergie entre les deux nations dans des domaines tels que le développement de batteries rechargeables, le recyclage, l’énergie solaire, l’économie de l’hydrogène et, l’un des défis les plus importants pour le Royaume, le stockage et le transport de ses ressources énergétiques vers les pays voisins comme l’Espagne.
Des scientifiques de l’université Bar-Ilan, de l’université de Tel Aviv, de l’université Ben Gurion, de l’université Ariel, du Technion, de l’institut Weizmann et de l’université hébraïque de Jérusalem ont participé à l’événement. Le professeur Doron Auerbach, directeur scientifique du Centre pour l’énergie et la durabilité de Bar-Ilan, a dirigé l’accord avec le professeur Yair Einali de la faculté de science et d’ingénierie des matériaux, et le professeur Jones Elmi, chercheur principal à l’université polytechnique Mohammed VI du Maroc.
Le président de l’université polytechnique Mohammed VI, Hisham al-Habti, a conduit la délégation marocaine lors de la cérémonie de signature. L’accord a été signé par le professeur Doron Auerbach au nom du Consortium des scientifiques israéliens et par le président de l’Université Mohammed VI au nom du Consortium des scientifiques marocains ». (1) atalayar.com
A NOTER. NOTRE JOURNAL EN LIGNE RESPECTE LA LOI D’ISRAËL DE CENSURE SUR DES SUJETS SENSIBLES. Toutes nos informations reposent sur des données publiques diffusées en hébreu en Israël.
LE PLUS. LPH. « La 1ère conférence internationale sur l’innovation de défense qui s’est tenue mi-septembre à Tel Aviv comptait, parmi la vingtaine de délégations militaires invitées, celle du Maroc, conduite par son inspecteur général, le général Belkhir, dont les entretiens avec les officiers supérieurs de Tsahal ont passionné les médias du royaume ». « Les accords bilatéraux de coopération signés dans les domaines les plus variés, y compris celui de la défense, doivent installer cette normalisation dans le long terme. Les salons et congrès de technologie israéliens, du développement durable à la biotechnologie en passant par la cybersécurité, font le plein de chefs d’entreprise ou d’investisseurs »
LE PLUS. « Les années 1960 ont ainsi vu la création d’un cycle d’études de physique nucléaire à la faculté de Rabat, la création de laboratoires de manipulation des radio-isotopes, la première expérience marocaine en matière d’utilisation de radio-isotopes en médecine et en agriculture, ainsi que la création d’un comité d’État visant à superviser les affaires nucléaires ».
LE PLUS. DIMONA. La sécurité de la Centrale de Dimona est toujours au coeur des inquiétudes d’Israël. Lors du passage de relais de 30 minutes (!) entre Netanyahou et le nouveau PM, Naftali Benett, le sujet de la sécurité de Dimona a t-il été abordé? On le saura bien un jour…
Les informations sur le site de Dimona sont classées Secret défense par l’État Israélien. Ce site reste mal connu du grand public, car il est soumis à un contrôle très strict et tout individu qui divulguerait des données relevant de la sécurité nationale risque des poursuites pénales.
DESERT. La centrale de Dimona est la centrale nucléaire du complexe nucléaire israélien situé dans le désert du Néguev, à 13 km au sud-est de Dimona et à 20 km à l’ouest de la Mer Morte, à 25 kilomètres à l’ouest de la Jordanie, à 75 kilomètres à l’est de l’Égypte, et à 85 kilomètres au sud de Jérusalem.
Le site comprend non seulement une centrale nucléaire, mais encore d’autres installations essentielles au développement du programme nucléaire israélien. En Israël, le nucléaire militaire est un tabou qui relève plus de la doctrine stratégique que du secret technique. En dépit du témoignage de Mordechai Vanunu en 1986, le site est officiellement toujours demeuré secret.
FAILLE. Selon le journal Suisse « Le Temps » (1) : « Une faille dans le dispositif de sécurité israélien? On l’a entendu résonner jusqu’à Jérusalem et tout Israël a tremblé à l’idée de ce qui aurait pu se produire. En Avril 2021, un missile sol-air syrien s’était écrasé dans le désert du sud d’Israël, tout près de la centrale nucléaire de Dimona.
En s’écrasant dans le Néguev, le missile n’a provoqué ni dégât ni victime, mais une avalanche de questions. Destiné, semble-t-il, à frapper l’aviation israélienne qui menait durant la nuit des missions de bombardements en Syrie, l’engin se serait échoué en territoire désertique après avoir manqué sa cible et passé au travers des mailles du filet des intercepteurs israéliens. Son atterrissage près de la centrale de Dimona est à première vue un hasard, les experts militaires relevant que les Syriens auraient pu utiliser des armes bien plus importantes comme des missiles Scud s’ils avaient eu l’intention de toucher l’installation ».
Selon un site Canadien : « L’armée israélienne a déclaré que le missile avait atterri dans la région du Néguev et que les sirènes de raids aériens avaient retenti dans un village près de Dimona, où se trouve le réacteur nucléaire. Des explosions ont été signalées au centre d’Israël. L’armée a déclaré plus tard que le missile n’avait causé aucun dommage ».
(1) letemps.ch
LE PLUS. Le journal israélien « Jerusalem Post » a déclaré que « la frappe du missile syrien à proximité de Dimona (réacteur nucléaire) illustre la gravité de cette bataille ». « S’il (le missile) était tombé à l’intérieur du complexe du réacteur, les Israéliens se seraient réveillés à une réalité complètement différente », a ajouté le journal.
Il a indiqué que cet incident « résume toutes les préoccupations israéliennes ». De son côté, Avigdor Lieberman, ancien ministre de la Défense et leader du parti «Israël Beitenou» (Israël notre maison), a déclaré que le résultat du tir de missile aurait pu être «complètement différent». « Le scénario d’une ogive de 200 kilogrammes tirée vers Israël aurait pu se terminer d’une manière complètement différente », a-t-il affirmé.