Qu’il retire ses troupes ou qu’il tente de bombarder les villes ukrainiennes pour les soumettre, le président russe Vladimir Poutine a déjà perdu la guerre qu’il a lancée contre le pays, a affirmé l’historien israélien Yuval Noah Harari.
« Cette guerre n’a pas pour objectif de conquérir telle ou telle ville. Poutine peut conquérir toute l’Ukraine, c’est tout à fait vrai », a déclaré Harari à la Douzième chaîne vendredi. « Mais la question au cœur de cette guerre est l’existence-même d’un peuple ukrainien. »
Poutine, a-t-il précisé, a déclenché la guerre « parce qu’il s’est convaincu lui-même qu’il n’existait pas de peuple ukrainien, que les Ukrainiens étaient en fait des Russes désireux de faire partie de la Russie, et qu’un petit gang judéo-nazi au pouvoir l’en empêchait ».
Poutine s’imaginait qu’il allait pouvoir entrer en Ukraine, que le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’enfuirait, que l’armée ukrainienne se rendrait et que la population « accueillerait les chars russes avec des fleurs ».
Mais « il s’est trompé sur toute la ligne ».
Ces derniers jours, a déclaré Harari, il a réussi à prouver qu’il « existait bel et bien un peuple ukrainien ; Zelensky n’a pas fui, l’armée ukrainienne mène un combat acharné et la population jette des cocktails Molotov sur les chars, pas des fleurs.