Israël a reconnu la Somaliland. Ce pays possède t-il une économie solide et diversifiée?

Par |2025-12-30T09:02:13+01:0030 Déc 2025|Catégories : ECONOMIE|
Les relations économiques formelles avec la Somalie sont faibles, mais la reconnaissance du Somaliland en décembre 2025 ouvre un nouveau chapitre géopolitique et économique potentiel pour Israël dans la Corne de l’Afrique, malgré les protestations de la Somalie. L’économie du Somaliland, bien qu’en croissance et largement pilotée par le secteur privé et la diaspora, repose principalement sur l’élevage (exportations massives de bétail vers le Golfe), le commerce (notamment via le port de Berbera, partenaire de l’Éthiopie) et les transferts de fonds. Malgré un PIB modeste et l’absence de reconnaissance internationale, le pays montre une forte résilience, un secteur bancaire informel (hawala), une forte utilisation de la monnaie mobile (ZAAD) et des investissements dans les infrastructures, créant un environnement dynamique, mais avec des défis persistants comme le chômage et l’impact climatique.
Avec sa monnaie propre, le shilling, son armée et sa police, le Somaliland dispose de nombreux attributs marquant sa souveraineté sur son territoire de 175.000 km² situé à l’entrée du détroit de Bab-el-Mandeb, sur l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde reliant l’océan Indien au canal de Suez.
Secteurs clés
  • Bétail : Pilier de l’économie (chèvres, moutons, chameaux), représentant une part significative du PIB et des exportations.
  • Commerce extérieur : Le port stratégique de Berbera est crucial, servant de porte d’entrée et de sortie pour l’Éthiopie et le Golfe.
  • Services et transfert d’argent : L’activité de la diaspora est vitale, avec des services informels (hawala) et des solutions de monnaie mobile (ZAAD) développées pour compenser le faible secteur bancaire.
  • Agriculture : Potentiel dans les céréales et l’horticulture, mais limitée par le climat.
  • Ressources naturelles : Gisements confirmés de pétrole, gaz, gypsum, mais exploitation minière limitée à ce jour. 
Caractéristiques notables
  • Secteur privé dominant : L’empreinte du gouvernement sur le PIB est faible (<10%), laissant le secteur privé moteur de la croissance.
  • Stabilité et sécurité : Considéré comme l’une des capitales africaines les plus sûres, favorisant l’activité commerciale et immobilière.
  • Défis : Dépendance face aux embargos sur le bétail, faible reconnaissance, impacts de la sécheresse, et chômage.
  • Investissements : DP World a investi massivement dans le port de Berbera, le transformant en un hub logistique majeur. 
Le Somaliland possède une armée, l’Armée nationale du Somaliland, qui est sa force terrestre principale, avec des milliers de soldats professionnels et volontaires, ainsi qu’une marine côtière et une police, fonctionnant comme un État autonome malgré son manque de reconnaissance internationale. 
Détails sur les forces armées du Somaliland :
  • Armée Nationale (Land Forces) : La branche terrestre et la plus grande, basée à Hargeisa, composée de professionnels et de volontaires, sans conscription.
  • Effectifs : Estimations varient, mais incluent environ 100 000 membres actifs (selon certaines sources) et des réserves, avec des forces spécifiques opérant près des frontières.
  • Équipement : Possède des chars (T-54/55), des véhicules blindés, de l’artillerie et des lance-roquettes, bien qu’un embargo de l’ONU sur les armes à la Somalie affecte l’acquisition de nouveau matériel.
  • Forces Spécialisées : La police dispose d’Unités de Réponse Rapide (RRU) pour le contre-terrorisme.
  • Marine : Comprend des patrouilleurs pour la sécurité côtière.
  • Commandement : Sous le commandement du président, avec un Ministre de la Défense responsable. 
PAUVRE. Le Somaliland est pauvre principalement à cause de son statut non reconnu internationalement, ce qui l’empêche d’accéder aux aides financières et aux investissements étrangers, malgré une stabilité relative et des institutions fonctionnelles. D’autres facteurs incluent la dépendance économique à l’élevage affecté par la sécheresse, le manque de diversification des activités productives (agriculture, artisanat), les tensions claniques internes, et des défis liés à la corruption et à la dépendance au khat, tout en étant contraint de développer ses propres systèmes de financement. 
Principales raisons de la pauvreté :
  1. Non-reconnaissance internationale : C’est le facteur clé. Aucun pays, en dehors d’Israël, ne le reconnaît officiellement, ce qui l’exclut des fonds multilatéraux (FMI, Banque Mondiale) et bilatéraux, et freine les investissements étrangers directs.
  2. Dépendance économique et climatique :
    • L’économie repose beaucoup sur le commerce du bétail, très vulnérable aux sécheresses et aux chocs climatiques.
    • Manque de savoir-faire et d’investissements dans d’autres secteurs productifs (agriculture, industrie).
  3. Défis internes et gestion :
    • Tensions claniques : Des rivalités claniques, malgré une stabilité générale, peuvent entraîner des soulèvements et une instabilité locale.
    • Corruption et dépenses : Des fonds importants sont parfois détournés vers la consommation de khat, affectant la productivité, même si le pays a développé un système fiscal pour financer ses services.
  4. Dépendance vis-à-vis de la Somalie : Pour certains aspects (comme le transit de fonds), le Somaliland dépend de la bonne volonté de la Somalie, ce qui complique son développement. 
Contraste avec le développement :
Paradoxalement, cette absence d’aide extérieure a obligé le Somaliland à construire ses propres institutions (fisc, services sociaux) et à compter sur le retour des expatriés, créant un sentiment d’appropriation et une démocratie unique en son genre, mais la pauvreté reste élevée. 

  • Le Somaliland, le miracle de la Corne de l’Afrique | Les Echos

    18 avr. 2021 — Une faillite qui n’a pas été empêchée par les milliards de dollars d’aide internationale. C’est peut-être la quasi-abs…

    Les Echos
  • Le Somaliland, Etat hors normes non reconnu comme un pays …

    6 juin 2021 — Un développement difficile. Le Somaliland, qui a fêté en mai 2021 ses trente ans d’indépendance, s’en sort plutôt bien …

    Franceinfo
  • Somaliland, the state that doesn’t exist | Explain it to me…

    1 oct. 2025 — complet de l’État. somalien alors fragmenté entre le Somaliland. autoproclamé indépendant le Putland qui revendique éga…

    YouTube·Pascal Boniface

3m
Tout afficher
Aller plus loin avec le Mode IA

Pauvre et isolée, elle s’emploie à marier pacifiquement démocratie et traditions culturelles avec un succès que l’on ne rencontre guère dans

 

Partager :

Partager cet article, Choisissez votre plateforme !

Aller en haut