Le territoire du Somaliland – de la taille environ de la Tunisie – est situé à la pointe nord-ouest de la Somalie et a déclaré unilatéralement son indépendance en 1991 alors que la République de Somalie sombrait dans le chaos après la chute du régime militaire de l’autocrate Siad Barre. Cette république autoproclamée fonctionne depuis en autonomie, avec ses propres monnaie, armée et police.

Elle n’était jusqu’alors reconnue officiellement par aucun pays, ce qui la maintient dans un certain isolement politique et économique malgré sa situation à l’entrée du détroit de Bab Al-Mandeb, sur l’une des routes commerciales les plus fréquentées au monde reliant l’océan Indien au canal de Suez.

Des analystes ont estimé qu’un rapprochement avec le Somaliland pourrait permettre à Israël de sécuriser son accès à la mer Rouge et lui permettre notamment de faciliter sa lutte contre les rebelles houthistes du Yémen.

Avec les retombées géopolitiques qu’un tel partenariat peut entraîner, l’annonce israélienne a provoqué un concert de condamnations dans la région, notamment de la part de Djibouti, de l’Egypte mais aussi de la Turquie qui a dénoncé la « politique expansionniste » d’Israël et une « ingérence manifeste dans les affaires intérieures de la Somalie ».

L’Union africaine a également rejeté cette initiative, s’inquiétant du « risque de créer un dangereux précédent aux conséquences considérables pour la paix et la stabilité sur l’ensemble du continent ».

A Hargueisa, capitale du Somaliland, des centaines de personnes ont, dans la soirée, envahi les rues, selon des témoins sur place. Nombre d’entre eux brandissaient le drapeau de la région séparatiste, scandant « Victoire au Somaliland », ont-ils rapporté.

Le président du Somaliland, Abdirahman Mohamed Abdullahi, surnommé « Irro », a salué « un grand jour pour le peuple et la République du Somaliland, une page d’or (…) dans l’histoire de notre nation » après trente-quatre ans de « lutte ».

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