Le newsjacking, c’est l’art de détourner l’actualité pour faire un coup médiatique. Une marque s’insère dans un événement en temps réel pour capter l’attention qu’il génère. En Israël de nombreuses marques (banques, marques de sport, secteur automobile…) utilisent ce concept de Newsjacking.

L’actualité s’emballe désormais en quelques minutes : polémique politique, match, fait divers ou épisode météo deviennent instantanément des amplificateurs d’émotions. Dans ce tourbillon, détourner habilement une séquence peut offrir une opportunité de visibilité exceptionnelle. Et les publicitaires israéliens sont devenus des maîtres.

SELON XERFI: « La tentation est grande : une formule bien envoyée, un visuel judicieux, et l’audience peut décoller. Mais le moindre faux pas déclenche une réaction tout aussi fulgurante, parfois dévastatrice. Le newsjacking oscille ainsi en permanence entre joli coup médiatique et dérapage catastrophique.

Tout se joue dans une fenêtre d’une de quelques minutes ou d’une poignée d’heures. Trop tôt, on ne comprend pas le message. Trop tard, l’effet viral s’est dissipé. Cette course contre la montre impose une coordination interne millimétrée et une parfaite lecture émotionnelle de l’événement.

L’exemple d’Oreo au Super Bowl est devenu iconique

Quand une panne plonge le stade dans le noir, la marque publie aussitôt : « You can still dunk in the dark ». En quelques minutes, le message devient viral et offre à Oreo une visibilité digne d’un spot à plusieurs millions. Un newsjacking parfait : rapide, juste, en phase totale avec l’ADN de la marque.

En France, lors des vagues de froid, Le Slip Français détourne en quelques heures les alertes météo pour mettre en scène ses sous-vêtements « fièrement fabriqués en France ». Chaleur, humour, cocorico : la viralité suit, parfaitement alignée avec son ADN.

Autre réussite : SNCF Réseau, pendant la tempête Ciaran. L’entreprise publie un visuel pédagogique sur l’évacuation des arbres tombés, reprenant le ton dramatique des chaînes d’info. Un moyen habile d’expliquer les retards tout en surfant sur l’actualité.

Dernier exemple : Nike Football France opte pour un newsjacking sobre. Juste après l’élimination des Bleus, la marque diffuse un message court et empathique, accompagnant simplement l’émotion collective.

Le newsjacking ne peut pas relever d’une improvisation exécutée avec amateurisme. Mais bien maîtrisé, il crée ces rares instants où la marque frappe juste, au bon moment, avec précision. C’est alors le jackpot ! Mais attention, maladroit ou exécuté, il abîme durablement l’image. On comprend que les marques françaises ne s’y aventurent pas souvent. »

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