Faim, isolement, violences sexuelles : révélations glaçantes sur les sectes en Israël


Les députés exigent désormais une réforme urgente et la création d’outils de surveillance et d’intervention.

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Débat à la Knesset
Débat à la Knesset

La commission spéciale des droits de l’enfant de la Knesset a tenu lundi une séance consacrée au traitement des mineurs victimes de sectes en Israël. Selon sa présidente, la députée Keti Shitrit, il s’agit d’une des réalités « les plus silencieuses et les plus inquiétantes », où des enfants nés et élevés dans des groupes fermés peuvent être exposés à la faim, à des violences physiques, à des abus sexuels, à l’isolement et à une emprise totale sur leur vie.

Les témoignages entendus ont été particulièrement graves. Orit, dont les neveux ont été enrôlés dans la secte « Lev Tahor », a décrit des « privations extrêmes », des coups, des humiliations et des viols, ainsi que le recours systématique à l’enseignement à domicile comme outil de contrôle. Un autre parent, dont l’ex-femme a rejoint la secte « Shuvu Banim », a raconté que sa fille avait adopté un comportement radicalisé et qu’aucune autorité n’était intervenue malgré ses alertes répétées.


Selon le Centre israélien pour les victimes de sectes, plus de 170 sectes dangereuses seraient actives dans le pays, regroupant environ 5 000 enfants. Beaucoup disparaissent des radars institutionnels : pas de suivi médical, déplacements fréquents, parfois à l’étranger, et dissimulation de leur identité communautaire derrière des activités présentées comme altruistes.

Le ministère des Affaires sociales reconnaît qu’Israël ne dispose ni d’une définition juridique de la « secte » ni d’un mécanisme de prise en charge spécifique, sauf en cas d’infraction pénale. Le contrôle des foyers d’accueil reste également limité.

En conclusion, la commission a demandé la création d’une unité dédiée au repérage des enfants victimes, un réexamen de l’envoi de mineurs placés dans « Shuvu Banim » et une collecte systématique de données sur l’enseignement à domicile dans les groupes fermés. Un débat de suivi est prévu.

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