L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel s’est rendue cette semaine en Israël pour une visite à la fois symbolique et émouvante, marquée par des rencontres avec des survivants de l’attaque du 7 octobre 2023 et la remise d’un doctorat honoris causa par l’Institut Weizmann des sciences.

Arrivée discrètement, sans presse ni grande escorte, Merkel s’est rendue sur le site du festival de musique Nova, près de Re’im, où des centaines de jeunes ont été massacrés lors de l’attaque terroriste du Hamas. Elle y a reçu un compte rendu détaillé des événements de la part de Gail Shoresh, ancienne haute responsable du Mossad, notamment sur les violences sexuelles commises par les terroristes.

L’ex-dirigeante allemande a ensuite visité le kibboutz Nahal Oz, durement frappé par les attaques. Elle y a rencontré le journaliste Amir Tibon, qui a survécu avec sa famille après dix heures passées dans une pièce fortifiée. Selon Tibon, Merkel s’est montrée particulièrement attentive aux récits des habitants, s’enquérant de la manière dont les enfants sont accompagnés face au traumatisme. « Elle a posé beaucoup de questions sur notre histoire commune avec Gaza et sur notre avenir », a-t-il témoigné, saluant l’implication de l’ambassadeur d’Allemagne Steffen Seibert dans l’organisation de la visite.


Au cours de son passage, l’Institut Weizmann des sciences a décerné à Angela Merkel un doctorat honorifique pour ses « contributions exceptionnelles à la diplomatie mondiale », sa « solidarité avec Israël » et son « engagement constant contre l’antisémitisme ».

Cette visite intervient quelques mois après des propos critiques tenus par l’ex-chancelière à propos de la guerre à Gaza. Si elle avait rappelé son attachement indéfectible à la sécurité d’Israël, Merkel avait qualifié d »impitoyable » la stratégie du gouvernement de Benjamin Netanyahou envers les civils palestiniens, tout en soulignant qu’Israël subissait une attention disproportionnée par rapport à d’autres conflits, comme celui du Yémen.

Figure clé de la relation germano-israélienne d’après-guerre, Angela Merkel avait déclaré en 2008 devant la Knesset que la sécurité d’Israël relevait de la Staatsräson, une « raison d’État » pour l’Allemagne. Dix-sept ans plus tard, sa visite en Israël confirme que cette conviction reste, pour elle, un principe moral aussi bien qu’historique.

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