Milipol, le « salon de la sécurité intérieure des États », qui a lieu tous les deux ans, est prévu du 18 au 21 novembre à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Il doit accueillir pas moins de 39 sociétés d’armement israéliennes, ce qui place Israël dans le top 10 des États les mieux représentés. 
Durant plus de 24 heures les médias ont transmis des informations sur le bannissement potentiel de 8 sociétés israéliennes. Une question de Jean-Michel Cohen (Versailles): « Pour le MILIPOL 2025, qui est en charge de la politique étrangère française, en dehors du travail constant et fondamental du Quai d’Orsay, et de celui du Ministère de l’intérieur qui organise MILIPOL? »
REPONSE. Le Quai d’Orsay a bien entendu un rôle fondamental dans la construction de la politique étrangère de la France. Mais la cellule diplomatique de l’Élysée a également un rôle important. Cette cellule diplomatique est le service du cabinet du président de la République chargé des affaires étrangères, qui conseille le chef de l’État et assure la coordination de la politique étrangère française. C’est cette cellule qui a été probablement très impliquée dans les décisions liées à MINIPOL.
La cellule est composée de conseillers diplomatiques, dont le conseiller diplomatique du président est le responsable. Ce service a souvent une influence importante, pouvant même déplacer l’initiative en matière de politique étrangère du Quai d’Orsay vers l’Élysée. 
    • Rôle : Elle est le cœur du processus décisionnel en politique étrangère, fournissant au président les informations nécessaires et s’assurant que sa vision est bien mise en œuvre.
    • Personnel : Elle est composée de diplomates de carrière, comme Emmanuel Bonne qui est le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron depuis 2019.
    • Influence : L’influence de cette cellule peut être considérable, au point d’être parfois jugée excessive, et ce, particulièrement lorsque d’autres ministres sont considérés comme moins puissants.
  • Exemples : Le conseiller diplomatique agit souvent comme le « sherpa » du président pour les sommets internationaux (G7, G20, etc.). 

LE PLUS. La Constitution de la Ve République confère au chef de l’État un rôle éminent en matière de politique étrangère. Le président de la République, garant de l’indépendance nationale et de l’intégrité du territoire, négocie et ratifie les traités et dispose du pouvoir de nomination des ambassadeurs que la IVe République avait restreint. Sa fonction de chef des armées renforce son poids dans la conduite de la politique étrangère. La Constitution précise que le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. Le ministre des Affaires étrangères est donc chargé d’élaborer et de mettre en œuvre la politique étrangère.

Dorénavant, les grandes initiatives diplomatiques sont du ressort du chef de l’État. C’est ainsi que le général de Gaulle, fort de la légitimité d’une première élection au suffrage universel, décide en 1966, sans consulter le Parlement, que la France quittera le Commandement militaire intégré de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). Dans la pratique, la politique étrangère devient rapidement un « domaine réservé » du président, ce que contestent certaines forces politiques d’opposition. De Gaulle nomme à la tête du Quai d’Orsay un fidèle, le diplomate Maurice Couve de Murville, qui avait rejoint la France libre. Les titulaires successifs de la fonction, à quelques exceptions près, sont proches du chef de l’État et membres de la majorité gouvernementale.

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