Editorial. Daniel Rouach. J’ai rarement lu un article ci-dessous aussi défaitiste sur l’économie française. Mais cela fait partie de la culture française. Une critique délirante et absurde. Ce n’est pas par hasard que nous choisissons d’illustrer cet article par la photo du patron de LVMH qui est une firme exceptionnelle, gagnante, profitable et qui fait taire les oiseaux de malheur qui pointent sans cesse les failles de la France. 

SELON XERFI: « La France donne aujourd’hui l’image d’un pays à l’arrêt. Paralysée politiquement par une Assemblée sans majorité. Budgétairement, par une dette qui lui ôte toute marge de manœuvre. Administrativement, par des procédures qui asphyxient l’action. Pendant ce temps, le monde bouge — vite et fort.

Autour d’elle, l’Europe s’est morcelée en archipel d’intérêts.L’Allemagne mobilise ses ressources budgétaires pour réinventer son modèle économique et affronter sa récession industrielle et énergétique. L’Europe du Nord prêche l’austérité.

L’Europe du Sud veut relancer à crédit. L’Europe de l’Est, sous la menace russe, se tourne vers Washington. Chacun suit sa propre trajectoire. Bruxelles, impuissante, peine à parler d’une seule voix.

Le retour brutal de la géoéconomie

Le monde, lui, a changé de logiciel. Il n’est plus celui de la coopération, mais de la confrontation économique. La guerre commerciale sino-américaine redessine les chaînes de valeur.

Les États-Unis subventionnent massivement leurs industries, que Trump protège à coups de surtaxes douanières. La Chine verrouille ses ressources et négocie son influence sur les matières critiques. L’Inde, le Brésil, les pétromonarchies imposent leurs conditions.

L’individualisme économique a remplacé l’idéalisme d’une mondialisation coopérative. Et tant pis pour Ricardo !

De fait, les institutions multilatérales nées de l’après-guerre – G20, OMC, FMI – ne sont plus que des spectateurs bâillonnés. Plus personne n’arbitre. Chacun veut imposer sa loi, son droit, sa monnaie. Les sanctions, les restrictions, les contrôles technologiques ont remplacé les accords. La mondialisation n’unifie plus : elle fragmente.

On fait certes des discours sur la réindustrialisation, la souveraineté alimentaire, la défense européenne. Mais sans budget conséquent, sans stratégie, sans unité politique, ces ambitions relèvent de la proclamation.

Il ne s’agit plus de regretter une grandeur perdue, mais de retrouver une direction offensive,  une stratégie cohérente et efficace. Dans un monde éclaté, la paralysie et l’enlisement sont une abdication. Reste la question majeure : comment réunifier les volontés au-delà des ambitions partisanes et des forces centrifuges qui divisent la France ?

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