Be’eri fut le théâtre d’une tragédie humaine sans distinction de nationalité : quatre Philippins, deux Sri Lankais et un Australien y ont été tués ; deux Thaïlandais enlevés ont ensuite été exécutés à Gaza, et les restes de l’un d’eux, Sudthisak Rinthalak, sont toujours détenus par le Hamas. « Ils ont cultivé cette terre et nourri cette nation. Ils faisaient partie intégrante de la société israélienne », a déclaré l’ambassadeur de Thaïlande Boonyarit Vichienpuntu, rendant hommage aux 42 travailleurs thaïlandais tués ce jour-là.
La représentante des Philippines, Aileen Mendiola, a rappelé les noms des victimes de son pays — Grace Cabrera, Paul Vincent Castelvi, Angelyn Aguirre et Loreta Alacre — tout en saluant les survivants, dont certains ont protégé leurs employeurs au péril de leur vie : « Ils ont fait preuve d’un courage extraordinaire. Leur force dans le deuil nous rappelle le prix immense de ce conflit. » Elle a également demandé le retour des corps encore détenus, notamment celui de Joshua Mollel, étudiant tanzanien en agriculture.
Le doyen du corps diplomatique asiatique, Ly Duc Trung, ambassadeur du Vietnam, a exhorté Israël à améliorer la sécurité et les conditions de travail des étrangers : « La meilleure façon d’honorer ceux qui ne sont plus parmi nous est de protéger ceux qui le sont encore. »
La cérémonie, marquée par des prières interreligieuses et des bougies, s’est tenue en présence d’ex-otages, de familles endeuillées et de responsables israéliens. Le directeur de Be’eri, Yiftach Zeliniker, a exprimé la gratitude de la communauté : « Vos proches ont protégé et soigné nos membres. Nous ne pourrons jamais assez vous remercier. »
Selon les chiffres officiels, 71 travailleurs étrangers de 15 nationalités ont été tués le 7 octobre. Au-delà du souvenir, cette journée a voulu affirmer un message commun : celui d’une solidarité durable entre Israël et les nations d’Asie-Pacifique, unies dans le deuil et la reconnaissance.