Un modèle mathématique fondé sur la science des réseaux a permis de savoir qui pourrait être le Pape. Cette science des réseaux est un domaine important car il est lié à la sécurité d’Israël. L’analyse des réseaux terroristes est capitale pour repérer et anéantir des groupes ennemis d’Israël. Un exemple de l’utilisation des la science des réseaux est démontré par Slate.fr
SLATE. « À Milan, des chercheurs de l’université Bocconi ont utilisé un modèle mathématique fondé sur la science des réseaux pour étudier les liens entre les cardinaux réunis lors du conclave du mois de mai, à l’origine de l’élection du successeur du pape François, décédé le 21 avril 2025. Cette étude, partagée par le magazine Scientific American, s’inspire de l’algorithme PageRank utilisé par Google afin d’évaluer la popularité d’un site web. Il a permis d’identifier Robert Francis Prevost comme le candidat le plus susceptible de devenir pape… et c’est bien le prélat catholique américain qui a été élu le 8 mai.
Le projet est fondé sur une cartographie des relations entre les 133 cardinaux électeurs en s’appuyant sur des données publiques. Les mathématiciens ont recensé différents types de liens: collaborations au sein des dicastères, ordinations croisées, appartenance à des congrégations, expériences communes dans des diocèses ou pays similaires, ainsi que relations d’amitié connues. Chaque cardinal a été représenté comme un lien dans un réseau et chaque interaction documentée a constitué une connexion entre ces liens.
L’analyse de ce réseau se concentrait sur plusieurs indicateurs mathématiques visant à évaluer la position de chaque cardinal au sein de cet ensemble complexe. Trois mesures principales ont été retenues pour quantifier le niveau d’influence d’un individu dans un réseau: son statut, son pouvoir de médiation et sa capacité de coalition.
Robert Francis Prevost au cœur du réseau
Le pouvoir de médiation estime la disposition d’un acteur à relier différentes parties du réseau entre elles. La capacité de coalition évalue le potentiel d’un individu à rassembler ou fédérer plusieurs groupes distincts. Pour déterminer le statut, les chercheurs ont eu recours à une méthode attribuant à chaque personne un score basé sur ses relations. Plus une est personne est liée à d’autres individus influents, plus son score est élevé. Cette approche est similaire à celle du PageRank de Google, qui classe les pages web en fonction des liens provenant d’autres pages considérées comme importantes.
Les résultats ont placé Robert Francis Prevost en tête du classement pour la mesure du statut. Bien qu’il ne figure pas aux premières places pour les deux autres critères, son importance structurelle dans le réseau global s’est avérée être la plus élevée. Selon les chercheurs, cette position indique qu’il occupait une place centrale dans les relations entre cardinaux, bénéficiant de connexions nombreuses et stratégiquement situées.
L’étude souligne que, dans tout groupe social, la structure des relations peut avoir un rôle déterminant dans la prise de décision. Les chercheurs ont indiqué que leur approche pouvait être utilisée pour analyser d’autres types d’élections, d’organisations politiques, religieuses ou économiques, où les dynamiques de pouvoir reposent davantage sur les réseaux de relations que sur des processus publics et transparents.
L’élection de l’ancien cardinal américain illustre le fait que des méthodes mathématiques peuvent également s’appliquer à l’étude des structures sociales. Néanmoins, les chercheurs rappellent que leur étude n’implique aucune remise en cause du caractère spirituel du conclave, mais qu’elle permet d’observer, à travers les outils mathématiques, la dimension relationnelle et organisationnelle d’un processus traditionnellement opaque.
La démarche est avant tout scientifique, expliquent-ils. Il s’agit de démontrer que les relations humaines, même au sein d’institutions fermées comme l’Église catholique, peuvent être étudiées à l’aune de la technologie ».