Sur Radio j à 7H05 en direct lundi. Chronique hightech de Daniel Rouach.
Les Cinq Raisons pourquoi les leaders israéliens du hightech restent zen malgré les menaces de Ursula von der Leyen.
A. INTRODUCTION. L’Union européenne va interrompre son « soutien bilatéral » à Israël et partiellement suspendre les parties commerciales de son accord d’association avec Tel-Aviv, a annoncé Ursula von der Leyen.
Ursula von der Leyen propose de « mettre en pause le soutien bilatéral [de l’UE] à Israël », en suspendant « tous les paiements » à l’État hébreu, à l’exception des projets de la société civile.
Elle appelle également à la suspension partielle de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël « sur les mesures liées au commerce ».
Au début de l’année, Bruxelles a décidé de revoir son accord d’association avec Israël, signé en 1995, en réponse aux actions menées par Tsahal dans la bande de Gaza.
La diplomate en chef de l’UE, Kaja Kallas, a également présenté plusieurs options pour sanctionner Israël et la Commission a récemment proposé de suspendre partiellement Israël du programme de recherche et d’innovation Horizon Europe de l’UE.
B. POURQUOI LES ISRAELIENS RESTENT ZEN MALGRE LES MENACES?
1. Aucun consensus n’a été atteint jusqu’à présent en raison des profondes divisions en Europe, de nombreux pays tenant à préserver leurs relations avec Israël.
2. La suspension des volets commerciaux de l’accord d’association nécessiterait une majorité qualifiée, et il est peu probable que de grands pays comme l’Allemagne ou l’Italie soutiennent cette démarche.
3. La défense européenne a besoin des armes israéliennes.
4. Les israéliens ont mis en place des stratégies de contournement efficaces.
5. Les agences de renseignement israéliennes, Mossad en particulier, font tout pour saboter les initiatives européennes.
C. LE RÔLE DE L’ITALIE.
La Première ministre Giorgia Meloni a émis des critiques sévères à l’égard d’Israël, annonçant son soutien à des sanctions européennes, mettant Tel-Aviv en danger de perdre son principal partenaire commercial, l’Union européenne.
« Haaretz » a indiqué que les milieux diplomatiques, économiques et financiers israéliens vivent dans l’inquiétude face à un vote de l’Union européenne sur l’annulation de l’accord de libre-échange avec Israël, qui représente une pierre angulaire des échanges commerciaux.
Le journal précise que l’accord permet le passage des marchandises sans droits de douane, et son annulation entraînerait directement des droits de douane de 3 % à 6 % sur les exportations israéliennes.
L’Italie a été décrite comme « le vote décisif », la Première ministre Giorgia Meloni ayant indiqué dans son discours devant l’Assemblée générale des Nations Unies qu’elle ne soutiendrait pas une annulation totale, mais ayant accusé Israël d’avoir « dépassé les limites du raisonnable et violé les normes humanitaires », affirmant que son pays soutiendrait « certaines sanctions européennes contre Israël ».
Selon « Haaretz », il ressort du discours de Giorgia Meloni que l’Italie pourrait s’opposer à l’expulsion totale d’Israël de l’accord commercial et des programmes de financement européens, mais en revanche soutenir des sanctions contre des responsables et des colons.
D. EFFET DE CONTAGION.
Selon Calcalist, trois pays du Groupe des Sept – la France, le Royaume-Uni et le Canada – ont brisé l’alignement traditionnel au profit d’Israël, tandis que les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie et le Japon restent hésitants.
La participation de pays de ce poids à la reconnaissance ouvre la voie à ce que le journal appelle « l’effet de contagion », qui pourrait se traduire par des décisions dans de grandes organisations telles que l’Organisation de coopération et de développement économiques ou la Banque mondiale.
Des analystes cités par Calcalist avertissent que les risques ne se limitent pas aux sanctions officielles, mais s’étendent aux marchés mondiaux, car des banques, des compagnies d’assurance et des fonds d’investissement majeurs ont commencé à mettre à jour leurs modèles de risque, plaçant Israël dans la catégorie « économie à haut risque » en raison du mécontentement international. Cette perception augmente le coût de l’emprunt et réduit les investissements directs étrangers.
Le journal confirme que même si les sanctions européennes ne sont pas immédiatement appliquées, le simple fait de les discuter suffit à générer des « risques réglementaires » traduits par une prime de risque plus élevée sur les obligations et les projets israéliens, ce qui augmente la pression sur une économie locale déjà souffrant de ralentissement et des coûts énormes de la guerre à Gaza.