Question d’un lecteur franco-israélien habitant Jérusalem: « Une rupture diplomatique totale entre la France et Israël aura-elle lieu après le discours de Emmanuel Macron à l’ONU? »

Notre réponse (écrite par D.R.). Les israéliens étudient à présent, et avec grand soin, le discours du Président français à l’ONU et surtout ils analysent les termes utilisés lors de la rencontre bilatérale entre Emmanuel Macron et Donald Trump. Les termes du discours du Président français à l’ONU ont été, selon des analystes interrogés par IsraelValley, finalement assez soft. Israël devrait réagir diplomatiquement mais ne va pas rompre les liens avec la France. Le Consulat de France à Jérusalem ne sera pas fermé brutalement, selon nos interlocuteurs israéliens à Jérusalem.

Selon BFM: « 53% des Français sont d’accord avec l’idée de reconnaître l’État de Palestine révèle un sondage « Opinion en direct » réalisé par Elabe pour BFMTV. À l’inverse, 47% désapprouvent cette décision, dont 27% ne sont pas vraiment d’accord et 19% ne le sont pas du tout ».

Selon le Huffington Post: « Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a affirmé que le Quai d’Orsay n’a été informé « d’aucune mesure de cet ordre (fermeture du Consulat) par les autorités israéliennes ». « Ce n’est en aucun cas dans l’intérêt des Israéliens puisque le dispositif consulaire en Israël sert les intérêts de nos compatriotes franco-israéliens et des Israéliens », poursuit le chef de la diplomatie française.

« Si des mesures comme celles-ci devraient être prises, alors nous y répondrons avec beaucoup de fermeté », prévient-il, tout en affirmant espérer ne pas en arriver là.

Au-delà de la riposte diplomatique, Israël prévoit également une réponse sur le terrain. Ce dimanche, Benjamin Netanyahu a menacé d’étendre la colonisation en Cisjordanie en réponse à la reconnaissance de la Palestine, alors que la frange la plus radicale de son gouvernement plaide pour une annexion totale de ce territoire palestinien occupé.

« Si vous reconnaissez un État palestinien en septembre, notre réponse sera l’application de la souveraineté israélienne sur toutes les parties de la Judée-Samarie, prévenait au début de mois le ministre israélien de la Défense Bezalel Smotrich, identifié à l’extrême droite. « La reconnaissance d’un État palestinien par des pays comme le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie (…) impose une réponse : l’annexion immédiate de la Judée-Samarie », avait renchéri le très polémique ministre de la sécurité nationale Itamar Ben Gvir.

Une source élyséenne affirme que de tels actes seraient « évidemment illégaux ». De son côté, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres affirme que « nous ne devons pas nous laisser intimider par le risque de représailles, parce que quoi que nous faisions, ces actions vont continuer ».

LE FIGARO : « Emmanuel Macron prévient que la France ne restera «pas inerte» en cas de représailles israéliennes

En cas de représailles israéliennes sur le plan diplomatique, au lendemain de la reconnaissance de l’État palestinien par la France, Emmanuel Macron a affirmé que l’État ne restera «pas inerte» en cas de représailles israéliennes. «Je ne laisserai rien passer», a-t-il répondu face aux éventuelles mesures de rétorsion plus ou moins brutales de la part de l’État hébreu.

«On y répondra, on sera prêts, on sera prêts à tout. On a planifié toutes les options possibles. On défendra toujours les intérêts de la France partout où elle est représentée», a-t-il assené sur BFMTV. Le président de la République «exprime ses désaccords», mais se dit «respectueux du gouvernement israélien». »

LE PLUS.

La reconnaissance de la Palestine par Emmanuel Macron à la tribune de l’ONU pourrait induire des mesures de rétorsion plus ou moins brutales de la part de l’État hébreu.

La question n’est pas de savoir s’il y aura des représailles, mais quel sera leur degré de brutalité. Après la reconnaissance d’un État palestinien par Emmanuel Macron à la tribune de l’ONU, Israël devrait réagir diplomatiquement. L’État hébreu a déjà menacé, par la voix de deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, d’annexer la Cisjordanie en réaction à cette reconnaissance symbolique par plusieurs pays ces derniers jours. Mais la France pourrait être spécifiquement visée par des représailles.

Le premier concerne le consulat général de France à Jérusalem. En août dernier, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar avait déjà recommandé au premier ministre Benyamin Netanyahou de le fermer en cas de reconnaissance française de la Palestine, selon le quotidien proche du gouvernement Israel Hayom. Mais «ce serait très compliqué juridiquement», souligne Gérard Araud.

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