(DEUXIEME VERSION) EDITORIAL DE DANIEL ROUACH, Rédacteur en Chef d’IsraelValley.
Le jour de shabbat les juifs se parlent beaucoup. Une question revient en permanence dans les discussions. Faut-il partir du pays avant que le pire n’arrive en France? Un scénario (qui semble réaliste mais improbable) de l’après 22 Septembre : les juifs seront « obligés » de vendre leurs appartements, chercher un job, et quitter définitivement le pays. On en est encore loin. Pas de panique? mais tout peut arriver. L’assassinat de Ilan Halimi a joué comme un puissant détonateur pour de nombreux juifs.
Le Président français, soutenu durant sa première campagne électorale par les juifs de France, ne parle surtout pas de désastre à venir et lié à la reconnaissance de la Palestine à l’ONU. Bien au contraire… Il souhaite calmer les esprits. Son interview à la télévision israélienne avec une journaliste célèbre voulait rassurer Israël et les juifs.
Un pays va accueillir à bras ouvert les juifs qui souhaitent quitter la France : Israël. Un pays extraordinaire qui se construit chaque jour. Un pays où la solidarité est vivante. Un pays qui n’a peur de rien et tente de corriger ses erreurs.
J’admire les juifs de France qui ont écrit des dizaines de lettres, qui ont protesté face à la montée de l’antisémitisme. J’ai vu et observé Caroline Yadan. La députée des français de l’étranger hurle à plein poumons à l’Assemblée et écrit non-stop des tonnes de déclarations pour tenter de limiter la casse. Elle croit encore à la force des mots.
En France rien n’est encore joué car tout est possible. Les français ne soutiennent pas, dans leur très grande majorité, la naissance de la Palestine. Le Président Macron est isolé. Après le 22 Septembre il faudra s’armer de patience et d’intelligence pour stopper un raz de marée anti-israélien.
Des pays aussi importants, économiquement, que le Japon et l’Allemagne sont derrière Israël et ne suivent pas la voie de la France. Emmanuel Macron a pris une décision unilatérale en tant que président sans se concerter pleinement avec le Parlement et même avec les les plus grands partis politiques. Sa décision a été prise seule, entouré de conseillers.
Israël garde des atouts réels et puissants. « L’antisémitisme qui se développe depuis le 7-Octobre se nourrit de la détestation et de l’obsession autour d’Israël », a affirmé Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et invité sur LCI.
À propos de la reconnaissance d’un État palestinien par la France, Yonathan Arfi estime que la radicalisation des opinions sur le sujet est « malsaine, dangereuse pour le pluralisme dans notre discussion, et aussi pour les Français juifs ».