EDITORIAL. (Jean-Louis Cohen. Cet éditorial n’engage que son auteur). Questions de Julien Gonard (habitant Montpellier) à IsraelValley.
QUESTION N°1. « Dominique de Villepin est-il l’ennemi N°1 d’Israël en France? ».
Notre réponse est évidemment « non », car en terme d’ennemis, la concurrence est rude. Les leaders de LFI sont obstinément anti-Israël. De Villepin est dans le « Top 10 » des anti-Israël.
QUESTION N°2. DOIT-ON IGNORER LES PROPOS DE CET ANCIEN PM?
Ignorer totalement De Villepin est une erreur. Il est intéressant de constater que peu d’efforts sont faits pour contrer, une à une, les attaques sur Israël de l’ex-PM.
Un titre d’un journal français : « Gaza: Dominique de Villepin appelle les Occidentaux à ‘’isoler’’ Israël pour empêcher ‘’une épuration ethnique’’- ‘’L’objectif politique de Benyamin Netanyahu et de son gouvernement, c’est la déportation de la population de Gaza, ce qui est la marque d’une épuration ethnique, d’un nettoyage territorial’’, a dénoncé l’ex-premier ministre français.
Qui a répondu directement à l’ex-PM français? Pas grand monde.
QUESTION N°3. QUI LE PAYE?
Pour éliminer toute discussion sur l’ex-PM, des politiques israéliens, déclarent qu’il est « pro-arabe et finance son train de vie avec des contrats de pays arabes anti-israéliens ».
Vérifications faites : de nombreux pays arabes cités par les critiques de De Villepin sont ceux qui ont signé les Accords d’Abraham avec Israël.
Par ailleurs le Qatar, souvent cité par les détracteurs de De Villepin, n’est pas officiellement considéré en Israël comme un Etat ennemi.
QUESTION N°4. Est-il antisémite?
Très probablement non. A savoir: « Depuis son passage à « Quotidien » le 23 novembre, et ses propos sur « la domination financière sur les médias et sur le monde de l’art », l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, se voit accusé d’antisémitisme. Une manœuvre infamante qui vise à faire taire cette voix dissonante, qui allie analyse géopolitique et recul historique au sujet du conflit israélo-palestinien, juge Natacha Polony, directrice de la rédaction de « Marianne ».
NOS CONCLUSIONS. L’ancien premier ministre veut que la France «suspende l’accord européen avec Israël» et que l’Europe mette en place un «embargo des armes». Deux propositions qui ne peuvent pas se réaliser. Tout d’abord parce que les européens ne sont pas unis sur le dossier Gaza-Israël et ne peuvent pas prendre une décision à l’unanimité.
L’Europe pourrait frapper fort Israël en suspendant dans tous ses volets économiques, culturels ou politiques de l’accord d’association avec l’État hébreu. Mais cela reste hautement improbable étant donné que ce type de décision nécessite l’unanimité des 27, et que des pays comme l’Allemagne et l’Italie y sont clairement opposés.
Concernant l’embargo sur les armes : la France exporte très peu d’armes vers Israël. Ce que dit De Villepin n’a pas d’impact réel. Son impact est ailleurs. Ses idées anti-Israël sont valorisées par la gauche française, les antisémites-anti-sionistes, des intellectuels.
Dominique de Villepin : « Nous avons le devoir moral absolu de nous opposer à cette folie meurtrière à Gaza ». Pour l’ancien premier ministre, « se taire face à l’horreur de la situation dans l’enclave palestinienne n’est plus possible, le silence serait une forme de complicité ». Chacun a le devoir d’agir et de nommer le crime en cours, a affirmé l’ex-PM dans une tribune au « Monde ».
Les politiques israéliens ne citent jamais, pour le contrer, ce Premier Ministre (nous l’avons vérifié)… et pourtant ils devraient le faire. De Villepin fait de l’audience…
« C’est systématique. Dès que Dominique de Villepin s’exprime dans les médias, il bat des records de vues sur les réseaux. Un succès inattendu, pour celui qui est désormais avocat international. De Villepin rencontre un écho important lors de son discours historique de 2003, aux Nations Unies. Alors ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, il se fait le porte-étendard français du refus de suivre les États-Unis dans leur opération armée en Irak. Mais pourquoi tant de succès, vingt ans plus tard ? « C’est un expert en affaires internationales, puis il a une certaine hauteur, et une analyse qui ne s’embarrasse pas de la politique interne. Et puis c’est l’héritier du gaullisme. Son discours n’est pas l’appel du 18 juin, mais il y a quelque chose qui y ressemble. De Villepin a un côté héroïque », analyse Daniel Garrigue, ancien député UMP. De fait, à chacune de ses sorties en plateau télé ou à la radio, des extraits sont vus en masse et repris en suivant sur les réseaux sociaux. Parfois accompagnés de musiques épiques dignes des plus grands films d’aventures.
L’ancien Premier ministre est connu – et particulièrement apprécié par certains citoyens – pour ses interventions sans filtre et ses prises de position parfois à rebours du reste de la classe politique. Il a récemment fait polémique pour des propos jugés antisémites sur Quotidien, dont il s’est ensuite défendu. Charismatique, élégant, parfois caricatural, De Villepin a même inspiré une série de bandes dessinées à succès, « Quai d’Orsay ». »