« L’embargo allemand sur les armes influencé par les anciens généraux israéliens ».
Le Chancelier allemand Merz a expliqué que « les discours des anciens généraux israéliens l’ont convaincu de décréter un embargo sur les armes pour Israël ».
Les analystes défense d’IsraelValley ne croient pas cette affirmation.
En effet, de nombreuses raisons ont poussé le Chancellier à décréter un embargo. Elles sont à trouver en Allemagne principalement.
Merz sait très bien que les ex-Généraux israéliens, qui ont souvent quitté l’armée il y a vingt ans et vivent souvent une retraite « paisible », ont une influence très marginale dans la prise de décision dans l’Etat Hébreu. Ils n’ont pas obligatoirement les informations du terrain en temps réel.
S’appuyer sur la libre parole des généraux israéliens (ils parlent beaucoup!) qui sont à la retraite est peu réaliste.
L’un des problèmes qu’un éventuel embargo allemand sur les armes pourrait engendrer concerne les pièces de rechange pour les chars et les véhicules blindés de transport de troupes (Namer). Israël importe d’Allemagne des moteurs pour ses chars ainsi que des transmissions, qui assurent le transfert de puissance du moteur vers les chenilles.
Il convient de rappeler que les chars et les véhicules blindés sont en service continu depuis déjà 22 mois, et que les pièces de rechange sont indispensables à leur fonctionnement. Une pénurie de moteurs et de transmissions pourrait affecter la production, ou, plus grave encore, entraîner un manque de pièces pour les véhicules actuellement en opération, les rendant indisponibles pour le combat ».
LE PLUS.
Cette pression pour un embargo partiel sur les armes, qui montait depuis plusieurs mois, y compris au sein du SPD, partenaire de la coalition gouvernementale, a visiblement pesé dans la balance. Der Spiegel résume ainsi : « Merz a cédé à la pression ». Parmi les raisons possibles de ce changement, le contrôle annoncé par le gouvernement Netanyahu de la bande de Gaza, avec ses risques d’aggravation de la crise humanitaire, aurait constitué une « ligne rouge » pour le chancelier. Du côté israélien, Benyamin Netanyahu a exprimé sur X sa déception, qualifiant la décision allemande de « récompense pour le terrorisme du Hamas », selon Die Zeit.
Dans la presse allemande, les opinions s’opposent frontalement. Jan Philipp Burgard, rédacteur en chef de Die Welt, dénonce « l’erreur historique de Friedrich Merz » et estime que cette suspension « constitue un non-assistance à personne en danger » et « renforce indirectement le Hamas ». Il rappelle que le soutien à Israël est une « raison d’État », ancrée dans la responsabilité historique allemande liée à la Shoah.
À l’opposé, Die Tageszeitung, quotidien de gauche, juge la mesure « bonne, mais insuffisante et bien trop tardive ». Selon lui, l’Allemagne s’est trop longtemps accrochée à une illusion d’influence sur Netanyahu, préconisant désormais des sanctions plus dures contre le gouvernement israélien.
Mais qu’en est-il de l’impact concret sur le terrain ? Der Spiegel reste sceptique : « Décision historique certes, mais qui ne devrait guère changer la donne à Gaza. » La majorité des livraisons d’armes les plus sensibles, comme les munitions ou les systèmes d’artillerie, avaient déjà été suspendues sous la pression de l’opinion publique allemande, moins favorable à un soutien inconditionnel à Israël.
Le gel partiel des exportations vise principalement des équipements comme des systèmes de communication pour chars ou des pièces de rechange pour hélicoptères. Une mesure symbolique, certes, mais qui ne bouleversera probablement pas la dynamique sur le terrain.