Un Israélien sur dix abuse des sédatifs depuis le 7 octobre, selon une étude


Au-delà des médicaments, les chercheurs ont observé une explosion des troubles mentaux, notamment du stress post-traumatique, de la dépression et de l’anxiété

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Une étude publiée ce mois-ci par le Centre israélien d’addiction et de santé mentale (ICAMH) révèle une hausse alarmante de l’usage détourné de médicaments anxiolytiques depuis l’attaque terroriste du 7 octobre et le déclenchement de la guerre.

Basée sur des échantillons représentatifs de la population juive israélienne collectés entre 2022 et 2025, l’étude montre que la consommation problématique de sédatifs — comme le Xanax, le Valium ou l’Ambien — est passée de 3,8 % avant la guerre à plus de 10 % un an après. Un chiffre qui, selon les chercheurs, s’est maintenu à un niveau inquiétant en 2025, traduisant une dépendance installée et un stress chronique persistant dans la population.

« Ce n’est pas une surprise », explique la professeure Dvora Shmulewitz, responsable de l’étude à l’université hébraïque de Jérusalem, à The Media Line. « Dans un contexte de guerre prolongée, les gens utilisent les moyens auxquels ils ont accès pour faire face, souvent en dehors d’un cadre médical sécurisé. »


Les plus touchés sont les 50–70 ans, avec un taux d’usage détourné de sédatifs qui atteint 14 %. L’étude souligne également une augmentation notable de l’usage de stimulants (type Ritaline) et d’opioïdes, même si les niveaux restent inférieurs à ceux des sédatifs.

Au-delà des médicaments, les chercheurs ont observé une explosion des troubles mentaux, notamment du stress post-traumatique (PTSD), de la dépression et de l’anxiété. En 2025, plus de 15 % des Israéliens déclarent un usage problématique d’au moins une substance ou d’un comportement addictif. Les jeunes adultes (18–34 ans) sont particulièrement vulnérables.

Les enfants ne sont pas épargnés. De nouvelles données de la caisse d’assurance maladie Maccabi révèlent une augmentation de 307 % des diagnostics de PTSD chez les moins de 18 ans depuis 2023. Un phénomène que les experts relient à l’exposition prolongée au danger, à la perte, et à l’insécurité.

Face à ce tableau préoccupant, le ministère de la Santé renforce ses dispositifs. Des formations sont dispensées aux médecins généralistes pour repérer les signes précoces d’addiction, et des centres spécialisés sans stigmatisation sont en cours de développement. « Il est plus facile de prévenir une dépendance que de la soigner », rappelle Shmulewitz.

L’équipe poursuivra ses enquêtes en 2026, espérant que la fin du conflit permettra un début de retour à la normale psychologique.

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