Les abris israéliens face aux missiles iraniens : entre efficacité et limites.


David Moës, expert en protection civile, explique pourquoi Israël adapte ses abris aux nouvelles menaces balistiques

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David Moës, PDG de G.G Defense Systems
David Moës, PDG de G.G Defense Systems

David Moës, PDG de G.G Defense Systems, a expliqué sur i24NEWS les défis posés par les missiles balistiques iraniens aux systèmes de protection civile israéliens. Son entreprise, spécialisée depuis dix ans dans la transformation de chambres ordinaires en « Mamad » (chambres renforcées), constate une demande croissante depuis la guerre.

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Mamad : ces abris qui sauvent des vies

Un changement d’échelle dramatique


« Il y a quelques années, on parlait du scénario roquette de Gaza : 10 à 15 kilos d’explosifs. Là, on parle d’un autre monde », explique David Moës. Les missiles iraniens transportent « des charges de centaines de kilos, près d’une tonne même », créant « des dizaines de tonnes de pression » lors de l’impact.

Cette puissance rend les abris traditionnels (Mamad) vulnérables en cas de frappe directe. « Si l’explosion se trouve dans le Mamad, c’est le Mamad qui encaisse toute l’explosion », précise-t-il. Cependant, la probabilité reste faible : « En plus de 20 ans dans le métier, j’ai pratiquement jamais entendu un missile tombé dans un Mamad. »

Efficacité malgré les limites

Malgré cette vulnérabilité, les abris sauvent des milliers de vies. « 500 mètres de rayon autour, tout le monde est sauvé. Chaque missile qui tombe, des milliers de vies sont sauvées parce que les gens rentrent dans les Mamads », souligne l’expert.

Préparation permanente

David Moës insiste sur la nécessité de maintenir la vigilance malgré le cessez-le-feu : « On sait tous qu’on n’habite pas en Suisse ici. On ne peut pas dire qu’on est après les guerres. On est entre deux guerres. » Il appelle le gouvernement à faciliter l’accès aux abris en réduisant la TVA ou en proposant des emprunts à taux préférentiels.

Export discret de technologie

Interrogé sur son site multilingue, David Moës révèle que plusieurs pays, tout en maintenant une distance politique avec Israël, s’intéressent discrètement à cette technologie éprouvée. « Je pense qu’on est le meilleur champ d’essais qui n’a jamais eu lieu dans l’histoire de l’humanité », conclut-il.

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