Israël : la coalition salue l’appel de Trump à annuler le procès de Netanyahou


« Trump a raison, il est temps de mettre fin à ce procès ! Il dit à haute voix ce que beaucoup de citoyens israéliens ressentent en ces temps historiques pour notre pays », a déclaré Miki Zohar

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La scène politique israélienne est en ébullition après la déclaration choc de Donald Trump. L’ancien président américain a appelé à l’annulation du procès de Benjamin Netanyahou, provoquant une vague de réactions au sein de la classe politique israélienne.

Dans un long message publié cette nuit sur les réseaux sociaux, Trump s’est dit « choqué » qu’Israël, « qui vient de vivre l’un des plus grands moments de son histoire », continue, selon lui, une « chasse aux sorcières folle contre son grand Premier ministre, en pleine guerre ».

Sans surprise, la coalition gouvernementale a largement repris à son compte l’appel de Trump. Miki Zohar, ministre du Likoud, a salué l’intervention de l’ex-président américain sur X : « Trump a raison, il est temps de mettre fin à ce procès ! Il dit à haute voix ce que beaucoup de citoyens israéliens ressentent en ces temps historiques pour notre pays. »

Même tonalité chez le ministre Shlomo Karhi, également du Likoud : « J’aurais préféré que Netanyahou poursuive la démolition de cette accusation politique, mais cette mascarade judiciaire met désormais en péril la sécurité nationale. Chaque mot de Trump est juste. »


Simha Rothman, président de la commission des lois à la Knesset et figure de la droite religieuse, a tenu un discours plus nuancé. Bien qu’il partage certaines critiques sur le bien-fondé du procès, il a souligné que « ce n’est pas le rôle du président des États-Unis d’intervenir dans un processus judiciaire d’un État souverain. » Selon lui, l’indépendance de la justice israélienne est un principe fondamental « cher à tous, y compris à Netanyahou. »

De son côté, la ministre May Golan s’est montrée véhémente, dénonçant « les graves injustices, la violation des normes juridiques et morales » à l’encontre de Netanyahou. « Ce que subit notre Premier ministre est une honte nationale », a-t-elle écrit.

Même l’ancien rival politique de Netanyahou, Gideon Sa’ar, désormais ministre des Affaires étrangères, a remis en question la pertinence de poursuivre le procès : « Quel intérêt à continuer ? Cela changera-t-il l’opinion des Israéliens ? Cette obstination sert-elle vraiment l’État de droit, ou plutôt un acharnement politique déguisé ? » Il appelle le parquet à envisager des voies légales pour clore ce qu’il qualifie de « farce judiciaire », évoquant même la possibilité d’une grâce.

À l’opposé, le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a rejeté toute légitimité à l’intervention de Trump. Interrogé par Ynet, il a rappelé : « Nous sommes reconnaissants envers l’ancien président, mais il n’a pas à s’immiscer dans un procès en cours dans un pays souverain. Je pense qu’il tente simplement de donner un gage à Netanyahou avant de lui imposer une pression sur le dossier de Gaza. »

Ce nouvel épisode illustre une fois de plus à quel point le procès de Benjamin Netanyahou continue de diviser profondément la société et le monde politique israéliens, dans un contexte déjà tendu par la guerre et les enjeux géopolitiques majeurs.

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