L’économie israélienne peut tenir deux ans de guerre supplémentaire, selon l’économiste Jacques Bendelac


« L’inflation galopante, la hausse des taux d’intérêt et l’augmentation des impôts pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat », analyse l’économiste

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L’économiste Jacques Bendelac, spécialiste de l’économie israélienne, a livré une analyse détaillée sur i24NEWS de la résistance économique du pays après 600 jours de conflit. Selon lui, Israël a développé depuis sa création « un modèle unique au monde » : une économie de guerre capable de fonctionner même en période de conflit prolongé.


« La Banque d’Israël dispose aujourd’hui de 210 milliards de dollars », révèle Bendelac. Ces réserves, alimentées notamment par les revenus gaziers, permettraient théoriquement de « tenir 10 ans de guerre », même si ce scénario reste non souhaitable. L’économiste estime que le pays pourrait résister encore deux années supplémentaires « sans que l’économie soit totalement en ruine ».

Une population qui paie le prix fort

Malgré cette capacité de résistance, l’expert nuance : « 2024 a été l’année économique la plus mauvaise de l’économie israélienne depuis 40 ans ». L’inflation galopante, la hausse des taux d’intérêt et l’augmentation des impôts pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat. « C’est le consommateur qui va payer davantage », souligne-t-il, pointant l’appauvrissement des populations du nord et du sud, régions les plus touchées par le conflit.

Un ralentissement économique généralisé

L’agriculture et le tourisme, secteurs clés de l’économie, fonctionnent « très lentement depuis un an ». Cette guerre « a touché principalement les plus pauvres de la société israélienne », créant un défi social majeur pour les autorités qui doivent indemniser « des milliers de personnes qui ont tout perdu ».

L’espoir d’un rebond post-conflit

Bendelac reste optimiste sur l’après-guerre : « Aucune guerre n’est favorable à une économie », rappelle-t-il, estimant qu’un cessez-le-feu permettrait « un rebondissement de l’économie israélienne ». Il salue d’ailleurs l’approche pragmatique de Donald Trump, qui « parle comme un homme d’affaires » et mise sur « l’argument économique » dans les négociations avec l’Iran.

L’économiste conclut en espérant que « l’économie reprenne le dessus sur la défense et sur le militaire », condition essentielle au retour de la prospérité pour tous les Israéliens.

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