Une ex-otage distinguée pour son travail innovant dans l’agriculture africaine
Shoshan Haran a reçu un doctorat honorifique des mains du président de l’Open University, pour l’ONG Fair Planet

Shoshan Haran, une ancienne otage, a reçu un doctorat honorifique de l’Open University pour son travail innovant dans l’agriculture. La biologiste est ainsi venue en aide à des agriculteurs africains en leur permettant d’accéder à de meilleures méthodes d’ensemencement, améliorant l’exploitation, la culture et le rendement des sols.
Shoshan Haran a grandi au kibboutz Beeri – elle est la fille de l’un de ses fondateurs – et elle y a élevé sa propre famille.
Arborant un foulard jaune – en signe de soutien aux otages toujours détenus à Gaza – lors de la cérémonie qui a été organisée en date du 29 mai par l’Open University, Haran a déclaré qu’elle avait appris au kibboutz la valeur du principe d’égalité des chances.
Haran travaillait comme biologiste au sein de Hazera Genetics, une entreprise qui produit des semences, lorsqu’elle a fondé l’ONG Fair Planet avec un autre expert dans ce secteur. Cette organisation à but non-lucratif établit des liens entre les firmes productrices de graines potagères et les agriculteurs africains, et elle aide ces derniers à trouver les bonnes semences pour leurs exploitations.
Dans une vidéo qui a été diffusée à l’occasion de la remise de son doctorat honorifique, Haran a raconté avoir montré aux agriculteurs comment utiliser au mieux les semences, entraînant une augmentation de leur production. D’autres exploitants agricoles sont ensuite entrés en contact avec elle – ils sont aujourd’hui plus de 100 000 au total à avoir fait appel à ses services en Éthiopie, en Tanzanie et au Rwanda. Des services qui auront aidé à réduire la pauvreté et la faim.
Dans sa vidéo, Haran a également évoqué le sort qui avait été réservé à sa famille, le 7 octobre 2023, lorsque des terroristes du Hamas avaient envahi le kibboutz.

« Ils sont entrés par effraction dans la pièce blindée, ils ont envahi notre maison », a-t-elle déclaré.
Haran avait été prise en otage dans son habitation du kibboutz Beeri avec sa fille, Adi Shoham ; ses deux petits-enfants ; sa belle-sœur, Sharon Avigdori et sa nièce, Noam Avigdori. La famille s’était réunie à l’occasion de la fête de Simhat Torah.
Son mari, Avshalom Haran, sa sœur, Lilach Kipnis, et son beau-frère, Eviatar Kipnis, qui habitaient également la communauté, avaient été tués lors du pogrom. Haran ne l’avait appris qu’à sa libération, après 50 jours de captivité entre les mains du Hamas.

Son gendre, Tal Shoham, avait été capturé séparément du reste de la famille. Il a recouvré la liberté après 505 jours de captivité.
Lui et son épouse – la fille de Haran, Adi Shoham – avaient quitté le kibboutz quelques années auparavant en raison des problèmes sécuritaires importants engendrés par la proximité entre la communauté et Gaza, explique Haran dans la vidéo.
« Nous avons refusé de nous pencher sur ces problèmes, nous avons refusé de comprendre leur portée », ajoute-t-elle.
Shoshan Haran a reçu le diplôme honorifique des mains du président de l’université, Leo Corry, et de l’ancienne présidente de la Cour suprême, Dorit Beinisch.

Shoshan Haran a appelé les Israéliens à soutenir les familles des otages et à se joindre aux manifestations, que ce soit sur la place des otages de Tel Aviv ou dans tout le pays.
« Ils ont besoin de votre soutien », a-t-elle affirmé. « Nous ne pourrons guérir que lorsque tous les otages reviendront à nous – ceux qui sont en vie pour se rétablir de leur épreuve et ceux qui sont morts pour être inhumés comme il se doit. Ce sera notre véritable victoire. Et nous en avons besoin maintenant. »
Times of Israel