L’Union européenne se déchaine contre Israël.

Le Parlement européen, à Strasbourg, en France, le 11 avril 2024. (Crédit : Jean-Francois Badias/AP)

Le Parlement européen, à Strasbourg, en France.

La fixation israélienne est-elle une diversion ?

Inondés par les médias, les images, la propagande de tous ceux qui « veulent du bien » à Israël, qui voudraient prendre des décisions à sa place, on assiste à un assaut politique, médiatique, psychologique massif de certains pays de l’Union.

L’Union européenne (UE) affirme vouloir revoir ses relations avec Jérusalem. L’Allemagne y est fermement opposée. De plus, il n’y a pas unanimité et cette démarche reste incertaine. Il n’en reste pas moins qu’un grand nombre de pays de l’UE ont déjà reconnu symboliquement « l’État de Palestine ».

Certains veulent absolument faire d’Israël un État pas comme les autres, seul représentant sur terre d’une exigence morale à toute épreuve. En revanche, à ce titre, cet État ne pourrait pas se prévaloir des droits à l’existence et donc se défendre lorsque son existence est en jeu. La réalité est autre. Un État n’a pas d’amis, parfois des alliés. Un État ne connaît que ses seuls intérêts (lord Palmerston à la chambre des lords).

Faute de pouvoir traiter nos propres problèmes, dans l’UE et localement, on a trouvé le bouc émissaire de service qui permet de ne pas affronter les vrais problèmes de notre continent :

  • l’immigration de masse et illégale,
  • les problèmes sociaux,
  • la pénétration des Frères musulmans,
  • la menace de l’Iran et de ses affidés,
  • le budget de l’OTAN,
  • la guerre en Ukraine,
  • les tarifs douaniers avec les États-Unis et la Chine.

Les « informations » du Hamas

Depuis plusieurs mois, il ne se passe pas un jour sans que l’ONU – dont la source d’information n’est autre que le bien connu et oh combien fiable ministère de la Santé du Hamas – ne nous annonce que « les Gazaouis sont à la veille d’une famine », alors que tout monde sait que jusqu’à maintenant, l’ONU et les ONG avaient parti lié avec le Hamas, qui utilise depuis toujours l’aide alimentaire comme moyen de contrôle de la population, et se finance en revendant ces fournitures gratuites, au même titre que les habitants sont utilisés comme boucliers humains, soit deux millions d’otages musulmans.

Sans aucune vérification, on nous annonce aussi la mort de 14 000 bébés pour demain, puis on rectifie pour préciser « si rien n’est fait ». On évite de parler de désinformation.

On oublie que c’est le Hamas qui a déclenché la situation actuelle. La diplomatie et les dirigeants européens pensaient-ils qu’Israël resterait les bras croisés après ce massacre des temps modernes ?! L’objectif affiché était clair : la destruction du pays. Qui a proposé son aide ? Au-delà des déclarations de circonstance, qui a obtenu la libération des otages ?

L’UE et la Russie

Il se trouve que l’UE est confrontée au conflit russo-ukrainien qui, contrairement à ce qui se passe au Moyen-Orient, est à nos portes. Or, que voit-on ?

  • On a déjà voté 16 paquets de sanctions contre Moscou, et on s’apprête à en voter un dix-septième.
  • En même temps, bien qu’on évite de le claironner, l’UE continue à acheter du gaz russe. On pense arrêter d’ici 2026, peut-être.
  • On menace la Russie afin qu’elle accepte un cessez- le-feu immédiat.

Or tout cela ne peut se concrétiser qu’avec la participation américaine. L’Allemagne le déclare clairement. D’autres pays évoquent un vague deuxième rideau de réassurance avec la présence d’une armée européenne sur plus de 2 000 km de frontières, dans l’hypothèse d’une suspension des hostilités.

En substance, l’UE seule ne peut rien imposer au Kremlin sans Washington, sauf une exception : l’UE et Londres font pression sur Moscou, sans Washington.

Mardi, l’UE et le Royaume-Uni ont approuvé de nouvelles sanctions contre la Russie, y compris plus que doubler le nombre de pétroliers et autres navires répertoriés comme faisant partie de la « flotte fantôme » qui échange secrètement du pétrole et du gaz russes.

Ce paquet ajoute également de nouvelles sanctions contre les particuliers et les entreprises, y compris le géant pétrolier russe Surgutneftegas. « Cette série de sanctions est la plus large depuis le début de la guerre », a déclaré la cheffe de la politique étrangère de l’UE, Kaja Kallas.

L’UE et le Moyen-Orient

Au Moyen-Orient, jusqu’à nouvel ordre, ce n’est pas l’UE et les Européens qui ont la main. L’UE a laissé le Liban être détruit, mis en coupe réglée par le Hezbollah affidé de l’Iran, n’a rien pu contre le régime dictatorial syrien. En Afghanistan, l’Occident, UE comprise, n’a rien pu faire pour empêcher les Talibans d’imposer une charia de fer. Les Ouïghours, plus de 300 000 morts au Soudan, en Érythrée, des millions de déplacés, des massacres, des viols. ONU et UE, où êtes vous ?

Si on avait eu une vision géopolitique réelle, la situation avec Téhéran aurait dû et pu être réglée depuis plusieurs années. Qu’a-t-on fait ?

Le syndrome du bouc émissaire

Alors la menace ultime va être l’État de Palestine et des sanctions contre Israël. On ne cesse de mettre en avant les droits de l’homme. Le 7 octobre, on a vu comment ils ont été respectés. On a massacré des centaines de civils. On a pris des otages dont la moitié, peut-être plus, sont morts de faim et de maltraitance dans les geôles souterraines de Gaza. Le Hamas, organisation reconnue terroriste et membre des Frères musulmans sera-t-il, peut être bientôt, reçu par les dirigeants européens comme le président intérimaire syrien, djihadiste reconverti ? L’ONU lui a donné un sauf-conduit. Trump l’a rencontré à Ryad.

La menace de la reconnaissance de l’État de Palestine

Il y a actuellement 147 États membres de l’ONU, ainsi que le Vatican, qui reconnaissent l’État de Palestine. Le président français a annoncé sa reconnaissance par la France à New York au cours d’une conférence internationale sur la question de Palestine qui se tiendra les 17 et 18 juin à l’ONU ; conférence co-présidée par la France et l’Arabie Saoudite, qui vise à examiner les résolutions de l’ONU, en particulier celle du 18 septembre 2024, qui exige la fin de l’occupation et de la colonisation par Israël des territoires occupés avant le 18 septembre 2025 et rappelle le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.

Sous toutes réserves, selon un entrefilet dans la presse, la France et l’Arabie saoudite prépareraient (?) un plan de désarmement du Hamas qui viserait à le transformer en une entité uniquement politique, également en vue de la conférence. On attend la suite.

Les droits de l’homme et la Convention européenne

Actuellement, aucun pays européen n’a officiellement quitté la Convention des droits de l’homme (CEDH) sauf la Hongrie, mais plusieurs États expriment des critiques croissantes à son encontre, notamment concernant son influence sur les politiques migratoires.

Le 22 mai 2025, neuf pays européens ont adressé une lettre à l’Union européenne, demandant une révision de l’interprétation de la Convention européenne des droits de l’homme, qu’ils estiment trop restrictive. Les signataires de cette lettre sont :

  • Italie
  • Danemark
  • Autriche
  • Belgique
  • République tchèque
  • Estonie
  • Lettonie
  • Lituanie
  • Pologne

Pour l’instant, ces pays ne demandent pas explicitement à quitter la CEDH, mais souhaitent une plus grande autonomie nationale, notamment dans l’application des décisions relatives à l’expulsion de criminels étrangers.

Ces critiques pourraient conduire à des discussions sur une réforme de la CEDH ou, dans des cas extrêmes, à des retraits futurs.

Le cas du Royaume-Uni

Le Royaume-Uni, bien qu’ayant quitté l’Union européenne, reste membre du Conseil de l’Europe et donc de la CEDH. Cependant, des voix au sein du Parti conservateur britannique suggèrent un retrait de la CEDH, estimant que ses décisions entravent les politiques migratoires du pays.

L’UE, les otages et les droits de l’homme

Selon l’association Hostages Aid Worldwide, il y a au moins 51 ressortissants de l’UE détenus illégalement à travers le monde. Quelle stratégie pour obtenir leur libération ? La France en a trois en Iran et un en Algérie, que fait-on ? Et on veut expliquer à Israël comment s’y prendre !

Alors à défaut d’avoir joué un rôle au Moyen-Orient, en Syrie, au Liban, en Afghanistan, en Irak (rappelons nous les massacres des Yazidis) et en Iran[1], pour le respect des droits humains, on ne se tourne pas « vers » mais « contre » le seul État du Moyen-Orient qui a des élections démocratiques et où tous les citoyens, juifs et non juifs, votent à la proportionnelle. En Syrie, les Kurdes et les Druzes l’ont parfaitement compris, après les derniers massacres de minorités.

Enquêtes internationales et impunité persistante de la communauté internationale, sauf Israël

Face à ces violations, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU – déjà bien connu pour ses condamnations d’Israël – a prolongé en avril 2025 le mandat de « la Mission d’établissement des faits sur l’Iran » (on se demande pourquoi). Laquelle « a constaté que les autorités iraniennes ont commis des violations flagrantes des droits de l’homme » dont certaines « s’apparentent à des crimes contre l’humanité » mais après, que fait l’ONU, la communauté internationale ? Mais ceux qui s’en prennent à l’État hébreu en état de légitime défense, regardent ailleurs.

En réalité, Israël devrait renoncer à se défendre alors que c’est lui l’agressé. On réécrit l’histoire et on feint d’ignorer que c’est une organisation terroriste, membre des Frères musulmans qui tient en otage deux millions de leurs coreligionnaires et d’autres civils qui ne le sont pas.

Gouverner c’est prévoir et anticiper. Quand on a failli, on fait preuve d’humilité. C’est beaucoup plus difficile et tellement rare.

Ainsi va le monde…

[1] La situation des droits de l’homme en Iran en 2025 reste marquée par une répression systématique et des violations graves, contre les minorités ethniques, les femmes, comme le soulignent les rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch.

à propos de l’auteur
Ancien cadre supérieur et directeur de sociétés au sein de grands groupes français et étrangers, Francis Moritz a eu plusieurs vies professionnelles, depuis l’âge de 17 ans, qui l’ont amené à parcourir et connaître en profondeur de nombreux pays, avec à la clef la pratique de plusieurs langues, au contact des populations d’Europe de l’Est, d’Allemagne, d’Italie, d’Afrique et d’Asie. Il en a tiré des enseignements précieux qui lui donnent une certaine légitimité et une connaissance politique fine.
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