EDITORIAL DE YOUVAL BARZILAY. KIBBOUTZ PALMAHIM. De nombreux hommes politiques israéliens, relayés par un Ambassadeur américain (qui se croit amusant), tentent de se faire valoir en critiquant, sans prendre de gants, la France. Les critiques, qui peuvent être solides, sont malheureusement très peu argumentées. Tout tourne autour de Tweets accrocheurs mais qui n’ont aucun impact.

L’Ambassadeur de France à Paris tente de calmer le jeu. Mais c’est devenu une tache impossible à gérer. Une surenchère verbale est là. La crise franco-israélienne a pris une ampleur inégalée. Seul le Salon du Bourget, qui verra une délégation importante à Paris, semble épargnée.

Avant de critiquer la France de nombreux politiques israéliens devraient réfléchir à deux fois. La France va coprésider du 17 au 20 juin avec l’Arabie saoudite une conférence internationale aux Nations Unies visant à relancer l’idée d’une solution à deux États, à laquelle le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s’oppose fermement. La France a également déclaré qu’elle pourrait elle-même reconnaître sous condition un État palestinien cette année.

Très peu de politiciens israéliens construisent une argumentation solide face aux déclarations françaises. Pourquoi ne le font-ils pas? Ils sont occupés par la guerre et sont victimes du syndrome « ils sont tous contre nous ». Il est trop facile de hurler, comme cela devient naturel à la Knesset, avec les loups. Ils font semblant d’ignorer une réalité historique de coopérations bi-nationale qui n’a jamais cessé.

Nous allons nous concentrer sur des coopérations industrielles et militaires fondamentales pour Israël.

DES FAITS…

La France représente le 5e partenaire d’Israël en matière de recherche scientifique et technologique, grâce à des partenariats entre établissements d’enseignement supérieur et de recherche ainsi qu’à des échanges de jeunes chercheurs.

La coopération culturelle, scientifique et technique est fondée sur un accord bilatéral datant de 1959 et l’Ambassade de France à Tel-Aviv dispose de moyens substantiels pour la mettre en œuvre en coordination avec l’Institut français d’Israël, situé à Tel-Aviv et comptant deux antennes à Haïfa et Nazareth, le Centre de recherche français à Jérusalem (CRFJ – archéologie et SHS) et cinq établissements à scolarité française (un conventionné AEFE et quatre autres homologués).

LE PLUS.

AIRBUS. Depuis ses débuts, Airbus a été un acteur majeur dans le domaine de l’aéronautique, mais ses activités dans le secteur militaire sont réelles. En particulier, sa collaboration avec des partenaires internationaux comme Israël.

AIRBUS. Eurocopter, désormais Airbus Helicopters, a vendu des hélicoptères AS565 Panther à la marine israélienne. Ces hélicoptères, rebaptisés Atalef, sont toujours utilisés aujourd’hui pour des missions de surveillance des côtes de Gaza.

Airbus s’est associé à Israel Aerospace Industries (IAI) pour développer le drone Harfang, qui a été intégré dans l’Armée de l’air française.

DASSAULT. La relation entre Dassault et Israël s’étend aux investissements économiques. En 2017, Laurent Dassault, à la tête de Dassault Investissements, affirme haut et fort l’engagement financier de son groupe en Israël : “Je suis le Dassault qui est revenu en Israël, celui de la famille qui y va pour investir, avec le soutien du Groupe, le plus pro-israélien”.

DRONE. Thales a créé une coentreprise avec l’israélien Elbit Systems, connue sous le nom de UAV Tactical Systems (U-TacS). Cette collaboration a donné naissance au Watchkeeper WK450, un drone basé sur le Hermes 450 d’Elbit, principalement utilisé pour la surveillance et les opérations militaires, y compris des bombardements, dans la région de Gaza.

Le Watchkeeper a été mis en service en 2014 et est toujours utilisé par l’armée de l’air israélienne.

De plus, en 2021, U-TacS détenait encore des licences d’exportation vers Israël, ce qui permet à Thales de fournir des pièces détachées de drones à son partenaire israélien Elbit. En 2021, Thales s’est associé à Israeli Aerospace Industries (IAI) pour concevoir le missile anti-navire Sea Serpent.

Thales s’est également engagé dans la production de composants essentiels pour les drones d’IAI. En 2015, Thales et IAI ont annoncé avoir intégré avec succès le système de liaison de données radio TMA6000 à bord du drone Heron d’IAI, améliorant ainsi ses performances.

Thales fournit le Transpondeur IFF TSC 4000, qualifié pour être utilisé sur des drones Heron et Watchkeeper.

CEA. Un extrait d’un magazine non-israélien (IsraelValley n’écrit JAMAIS sur la coopération nucléaire France-Israël) : « Le Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) de la France, établissement public à caractère industriel et commercial, est un pilier dans le domaine de la recherche nucléaire, touchant des secteurs aussi divers que l’énergie, la défense, les technologies de l’information et de la communication, les sciences de la matière, et les sciences de la vie et de la santé.

Toutefois, son histoire révèle une coopération passée, souvent dissimulée, avec Israël dans le domaine de l’armement atomique.

Entre 1956 et 1960, la France a secrètement fourni à Israël la technologie nécessaire pour développer son programme nucléaire. Une collaboration clandestine entre le CEA et le Mossad a abouti à la construction de la centrale nucléaire de Dimona, au cœur du désert du Néguev.

Des centaines d’ingénieurs français ont été mobilisés, et d’innombrables pièces fabriquées en France ont été livrées à Israël via des moyens détournés. Bien que cette coopération ait été révélée au public en 1960, elle a perduré pendant plusieurs années, malgré les objections du président français de l’époque, Charles de Gaulle.

L’aboutissement de cette collaboration a été la capacité d’Israël à produire sa première bombe atomique en 1966 et à développer avec succès des missiles capables de transporter des têtes nucléaires.

Ce partenariat a non seulement été une étape majeure dans l’histoire d’Israël, mais il a également suscité des controverses internationales quant à la responsabilité de la France dans la prolifération des armes nucléaires ».

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