Dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes, Dan Catarivas, directeur des relations internationales du patronat israélien, est intervenu sur i24NEWS pour analyser les conséquences de la décision britannique de suspendre les négociations commerciales avec Israël et les potentielles répercussions des pressions européennes.
Concernant l’annonce britannique, M. Catarivas se montre mesuré, rappelant que cette suspension concerne uniquement « un nouvel accord qui vient remplacer l’accord qui est en vigueur aujourd’hui » – un traité issu du Brexit pour remplacer l’accord préexistant lorsque le Royaume-Uni faisait partie de l’UE. « Sur le terrain même, je ne vois pas immédiatement beaucoup d’influence sur ni les importations ni les exportations, » affirme-t-il.
Le représentant patronal reconnaît néanmoins que la Grande-Bretagne représente « un partenaire important dans le commerce extérieur israélien », avec des échanges qui « doivent se chiffrer à quelques milliards de dollars de part et d’autre ». Il souligne notamment l’importance des activités de Teva, géant pharmaceutique israélien, qui possède des installations au Royaume-Uni.
Face aux menaces plus larges de sanctions européennes évoquées notamment par la France, Catarivas est plus préoccupé. « Si le gouvernement israélien continue à avoir une certaine politique qui va amener des partenaires commerciaux comme l’Union européenne à prendre des mesures contre Israël, cela peut avoir de graves conséquences, » avertit-il, rappelant que « 30% des exportations israéliennes vont vers le marché de l’Union européenne et 35% des importations proviennent de l’Europe ».
Toutefois, l’expert tempère cette inquiétude en précisant qu’une suspension des accords nécessiterait « l’unanimité de tous les 27 pays de l’Union européenne », une condition qu’il juge peu probable dans l’immédiat, certains États membres ayant « une position tout à fait différente que la position de la France ».
M. Catarivas souligne par ailleurs « la résilience absolument étonnante » de l’économie israélienne malgré plus d’un an et demi de conflit. « La croissance qui aujourd’hui a été réajustée à 3,5% est une croissance qu’en Europe, on aimerait bien atteindre, » fait-il remarquer, ajoutant que le chômage est quasi inexistant, l’inflation sous contrôle, et les réserves de la Banque centrale « au-dessus de 200 milliards de dollars ».
Malgré cette confiance dans la robustesse économique d’Israël, le conseiller appelle les « décideurs israéliens » à « prendre en considération des répercussions économiques » de leurs choix politiques, reconnaissant la dépendance du pays aux investissements étrangers et au commerce international. « Israël a besoin d’avoir des relations libres et ouvertes avec le reste du monde pour continuer à se maintenir, » conclut-il.
Si des sanctions venaient à être imposées, Catarivas reste optimiste quant à la capacité d’adaptation du pays : « L’économie israélienne a su faire face et à des conflits militaires et à des crises internes économiques […] les Israéliens qui ont une certaine flexibilité et agilité à trouver des solutions à des problèmes […] trouveront des solutions également à ce problème le jour où il se posera. »