RADIO J. EN DIRECT CE LUNDI A 7H05. CHRONIQUE DE DANIEL ROUACH.
EMISSION DE ILANA FERHADIAN.
Bonjour Ilana,
Depuis des semaines je me concentre, pour l’écriture d’un livre, sur le « hightech israélien qui change le monde ». Le cas du sauvetage des abeilles et du rôle d’Israël sont très révélateurs de l’esprit israélien de « Tikun Olam ». Les apiculteurs du monde entier s’intéressent aux exploits israéliens.
PARTIE1.
A. JOURNEE MONDIALE DES ABEILLES.
Le 20 mai, dans 8 jours, ce sera la Journée mondiale des abeilles, une journée dédiée à sensibiliser le public au rôle essentiel des abeilles et autres pollinisateurs pour la biodiversité et la sécurité alimentaire. Cette journée, proclamée par les Nations Unies, souligne l’importance des abeilles pour la pollinisation des plantes à fleurs et met en lumière les menaces qui pèsent sur elles.
Israël n’oublie pas les abeilles. Mais vraiment pas! Ruches intelligentes, capteurs de protection, ingénierie génétique… Une dizaine de start-up imaginent des solutions pour que les insectes puissent survivre et produire du miel.
Intelligence artificielle, robotique, algorithmes et capteurs sophistiqués : tous les moyens sont bons pour contrer les multiples menaces pesant sur les ruches. Plus d’une dizaine de start-up israéliennes se sont mobilisées. Des exemples:
ToBee, propose une plateforme technologique bardée de multiples capteurs, permettant d’administrer un traitement contre le varroa, un acarien, véritable calamité, qui s’accroche aux abeilles et se nourrit de leur graisse corporelle tout en les infectant avec des virus.
Bee Hero a mis au point des capteurs intelligents qui fournissent des données essentielles sur la température, le bruit, l’humidité ou même l’état de stress de la reine, autant de signaux d’alarme qui permettent à l’apiculteur d’intervenir à temps en cas d’urgence.
Bee-io, a développé une solution technologique encore plus « radicale ». Elle permet de se passer des abeilles pour produire du miel artificiel. Avantage de cette méthode : le producteur n’est plus dépendant des aléas climatiques, du nombre et de la santé des abeilles.
Israël prend des mesures pour garantir que sa population d’abeilles ne diminue pas de plus de 10 % par an, contre 30 à 50 % aux États-Unis.
L’Office israélien du miel soutient la recherche israélienne sur tous les aspects biologiques et botaniques, du renforcement du système immunitaire des abeilles au développement de plantes riches en nectar.
L’Office israélien du miel aide le millier d’apiculteurs israéliens à mettre en œuvre des stratégies innovantes pour soutenir un total de 110 000 ruches.
IA. Dans le monde fascinant de l’apiculture, une révolution silencieuse est en marche, marquée par la convergence de la technologie de l’intelligence artificielle (IA) et des pratiques apicoles millénaires.
L’apiculture plus que tout autre domaine est un univers de « grands nombres » où la quantité potentielle de données – comportements des abeilles, conditions internes de la ruche, variété des conditions environnementale, etc. – est colossale.
Le phénomène de mortalité anormale et récurrente des colonies d’abeilles domestiques, ou « le syndrome d’effondrement des colonies », s’est largement accru. Plus de 70% des cultures – quasiment tous les fruits, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao –dépendent de la pollinisation, assurée par les abeilles et permettant aux plantes de se reproduire.
PARTIE 2.
B. LA STARTUP BEEWISE.
Beewise, créée en 2018, avec plus de 100 employés, a développé des ruches robotisées qui surveillent les abeilles et permettent de réduire la mortalité de ces pollinisateurs.
Au kibboutz Bet Haemek, en Galilée, on peut observer comment est produit le « premier miel au monde fabriqué avec l’intelligence artificielle ».
Dans un conteneur blanc de 12m2, pouvant abriter 24 ruches et 2 millions d’abeilles, on place un robot qui surveille les insectes 24h/24, contrôlant leur habitat et leur procurant des « soins ».
Appelés « Beehome », ces conteneurs fonctionnent comme des ruches classiques, mais sont gérées par un robot, équipé de capteurs qui surveillent les cadres.
Le robot peut distribuer automatiquement du sucre, de l’eau, des médicaments. En cas de problème, il alerte l’apiculteur via une application.
Ce dernier peut alors intervenir à distance depuis son ordinateur et se déplacer si nécessaire. La méga ruche, qui fonctionne à l’énergie solaire, peut aussi réguler la température, éliminer les nuisances et même extraire du miel, grâce à une centrifugeuse intégrée.
Une centaine de ces ruches robotisées ont déjà été déployées en Israël et une dizaine aux États-Unis.
Beewise lorgne une entrée sur le marché européen dans deux ans. La start-up a levé environ 76 millions d’euros d’investissement pour développer ses exportations.
Selon le professeur Sharoni Shafir qui dirige le centre d’étude des abeilles de l’université hébraïque à Rehovot, la technologie peut aider à protéger les colonies d’abeilles de plus en plus fragilisées.
« Parfois, un apiculteur met plusieurs mois à se rendre compte d’un problème, avec le robot, il peut s’occuper du problème en temps réel, cela réduit la mortalité des abeilles ».
« En Israël, entre 20 et 30 % des ruches disparaissent chaque année », or, « nous dépendons des abeilles », affirme l’entomologiste qui rappelle qu’une part significative de l’alimentation humaine résulte de la pollinisation, assurée par les insectes et qui permet aux plantes de se reproduire.
Plus de 70 % des cultures – quasiment tous les fruits, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao – en dépendent très fortement.
« Les abeilles et autres pollinisateurs sont essentiels à la sécurité alimentaire et à la nutrition », résume l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui célèbre le 20 mai la Journée mondiale des abeilles pour souligner l’importance de leur préservation.