Adam Neumann, cofondateur controversé et PDG évincé de WeWork, a une fois de plus capté l’attention de la Silicon Valley et de Wall Street.
Sa nouvelle entreprise, Flow, une start-up spécialisée dans l’immobilier résidentiel, a levé plus de 100 millions de dollars lors d’un tour de table de série B, portant sa valorisation à environ 2,5 milliards de dollars.
Ce tour de table, qui bénéficie du soutien renouvelé du géant du capital-risque Andreessen Horowitz (a16z), positionne Flow comme l’une des start-up les mieux valorisées du secteur immobilier, de plus en plus tourné vers les technologies. a16z, qui avait déjà fait parler de lui en 2022 en investissant 350 millions de dollars dans Flow, valorisée à plus d’un milliard de dollars – son plus gros investissement à l’époque –, a réaffirmé son attachement à la vision de Neumann, même si le scepticisme à l’égard des projets ambitieux menés par son fondateur reste élevé dans le contexte actuel du capital-risque.
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Adam Neumann
Adam est né à Tel Aviv-Jaffa, d’ascendance juive ashkénaze. Ses parents, tous deux médecins, Avivit et Doron Neumann, divorcent quand il a sept ans. Lui et sa sœur cadette, le mannequin israélien Adi Neumann, déménagent aux États-Unis avec leur mère pour sa résidence médicale.
Neumann a grandi à Beersheba, en Israël. Ses parents ont divorcé lorsqu’il avait sept ans, et à 22 ans, il avait vécu dans treize foyers différents. Sa sœur cadette, Adi Neumann, est mannequin et ancienne Miss Teen Israël. Dyslexique, il n’a su ni lire ni écrire avant le CE2.
En 1990, après quatre ans aux États-Unis, ils retournent en Israël et s’installent au kibboutz Nir Am. Il est diplômé de l’Académie navale israélienne, ayant servi comme officier dans la marine israélienne pendant cinq ans et été démis de ses fonctions avec le grade de Seren (commandant).
Par la suite, il fréquente la Zicklin School of Business du Baruch College à New York.
WeWork
En 2010, il cofonde l’entreprise de location de bureaux WeWork avec Miguel McKelvey. Il en est le président directeur général, de 2010 à 2019.
À l’automne 2019, en conflit avec son actionnaire principal SoftBank, il est contraint de quitter son poste. Il lui est reproché une mauvaise gestion, des ambitions irréalistes, un comportement nuisant à l’entreprise, un train de vie démesuré par rapport à des restrictions imposées au personnel. Il part avec 1,7 milliard d’indemnités : il se voit donc également critiqué pour son départ de la société avec des indemnités substantielles alors que de nombreux salariés sont licenciés avec des stocks options ayant perdu toute valeur.
En 2022, Adam Neumann est toujours propriétaire d’un parc de 3 000 à 4 000 appartements valant un milliard de dollars.
Flow et Flowcarbon
Il crée en 2023 Flow. Cette société organise le partage d’appartements, avec un système de leasing en utilisant des cryptomonnaies. Il est soutenu à hauteur de 350 millions de dollars par le fonds Andreessen Horowitz de son ami Marc Andreessen.
Il crée également Flowcarbon, une société qui « transforme des crédits carbone en produits sur la blockchain ».
Il vit dans le quartier de Greenwich Village à New York avec sa femme, Rebekah Neumann, et leurs six enfants, dont une paire de jumeaux.
La série WeCrashed sur Apple TV+, commencée en mars 2022, retrace l’ascension puis la chute de WeWork. Le rôle d’Adam Neumann est interprété par l’acteur Jared Leto.
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La faillite est déjà derrière WeWork, géant des bureaux partagés, placé en redressement judiciaire il y a quelques mois. La société a annoncé sa sortie du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites et la nomination d’un nouveau dirigeant : John Santora, actuel cadre de Cushman & Wakefield.
L’heure de la renaissance pour WeWork ?
Le 6 novembre 2023, WeWork a annoncé son dépôt de bilan aux États-Unis et au Canada. Une déchéance, même si les activités françaises ont alors été épargnées. Valorisée un temps à 47 milliards de dollars, fin 2023, elle a chuté à 45 millions et n’a connu, en 13 ans, aucun trimestre bénéficiaire. Pour en arriver là, elle a accumulé les problèmes. Les goûts dispendieux d’Adam Neumann, son ancien dirigeant remercié en 2019, y sont pour beaucoup.
À cela s’ajoutent les failles de son système. En réalité, WeWork n’est pas propriétaire de ses bureaux mais locataire, avec des baux signés au moment d’un pic immobilier. Les espaces ne font pas le plein et le covid arrive, achevant de les vider complètement. La chute est amorcée, elle se termine par un dépôt de bilan.
Mais c’est de l’histoire ancienne. Un nouveau conseil d’administration va être constitué, avec Anant Yardi, PDG de la société Yardi Systems, spécialisée dans les logiciels de gestion immobilière. John Santora, le nouveau PDG, vient de Cushman & Wakefield, une société d’immobilier commercial. WeWork s’entoure donc d’expert en immobilier pour éviter de réitérer les erreurs du passé.
Lors de sa faillite, l’entreprise a fermé 170 sites. Une réduction du portefeuille permettant de diminuer les loyers et les charges de plus de 800 millions de dollars. 400 millions de dollars de capitaux propres supplémentaires complètent ces économies. WeWork affirme dorénavant avoir la charge de 45 millions de mètres carrés sur 600 sites et dans 37 pays.
Loin d’être sorti d’affaire, WeWork va devoir consolider et quelque peu revoir son modèle économique pour espérer perdurer.