PARTIE 1. JUIFS ET ISRAËL. VACANCES ET PLUS… La grande majorité des touristes juifs en Israël vient de Paris et sa région, moins de 20% de province. La population francilienne est donc largement surreprésentée par rapport à la population juive générale qui constitue 43% de l’ensemble de la communauté.

Même si les touristes de France viennent en Israël tout au long de l’année, leur revenu détermine pourtant le choix de la période du séjour. Rappelons que l’été, époque préférée des Français à 49%, est la plus haute saison, surtout le mois d’août même si cette période est la plus chère. Puis viennent les vacances de Pessah pour 15% et de février pour 11% car la majorité des séjours ont lieu pendant les congés scolaires. Par contre, Souccot et décembre ne représentent pas une grosse période touristique pour les Français.

 

Les aoûtiens représentent une catégorie spécifique de touristes. En effet, suivant les données recueillies auprès du Ministère du Tourisme, ils sont plus nombreux et leur séjour plus long que les juilletistes. Les vacances de moins d’une semaine ne représentent que 2%. Ceux de 1 à 2 semaines : 33% ; ceux de deux à trois semaines : 27% ; ceux de trois semaines à un mois : 27%. Au-delà d’un mois, les séjours représentent 11%.

La durée des vacances dépend également de la ville choisie. La plus courte est à Herzlia : de moins d’une semaine à deux semaines. Les très longs séjours ont lieu dans des villes d’habitation, c’est-à-dire vraisemblablement là ou les touristes ont acheté leur propre appartement.

Les formules de résidence sont nombreuses. Mais très largement, les touristes choisissent celle de l’hôtel à 55%. Puis vient l’hébergement au sein de la famille à 24%, en appartement privé à 8%, en location à 8% et enfin chez des amis pour 4 % d’entre eux. Certains touristes choisissent plusieurs formules de résidence durant leur séjour : par exemple, une partie en hôtel et une partie en famille.

Moins de 1% des touristes venus dans un cadre spécifique (yéshiva ou volontariat civil) est hébergé au sein de l’encadrement de leur formule de séjour (en internat ou sur une base militaire).
Les motivations du séjour en Israël sont nombreuses : loisirs, tourisme, amis, famille, judaïsme (hébreu, pèlerinage, alya, étude), investissement (immobilier, professionnel). Les touristes peuvent d’ailleurs allier loisirs, identité, sionisme et avenir (alya, investissement immobilier ou prospection professionnelle) lors de leur vacance. Mais le tourisme représente la raison principale, qu’il soit le seul centre d’intérêt ou couplé à celui de la famille ou des loisirs. Viennent ensuite les loisirs seuls ou comme précédemment, puis la famille. L’aspect loisir du séjour est largement en tête, suivi par les centres d’intérêt à caractère juif en connexion avec l’identité ou Israël. Les chiffrent indiquent que les aoûtiens ne viennent pas majoritairement en Israël dans le but de préparer leur avenir professionnel ou personnel.

Les motivations du séjour en Israël sont significativement différentes suivant la saison du séjour. Ainsi, les amis représentent 37% en été mais 22% en automne ; la famille 52% en été et 46% en automne ; le judaïsme 18% en été et 9% en automne soit exactement la moitié.

Certaines villes font l’objet d’un intérêt plus spécifique. La ville des loisirs est incontestablement Eilat à 59%. Celle du touriste, de l’immobilier, de la famille et du judaïsme : Herzlia. Celle de la alya et de l’étude : Jérusalem. Par contre, Netanya n’indique pas un centre d’intérêt spécifique par rapport aux autres villes. Elle attire des touristes aux intérêts multiples.

Villes de prédilection
Netanya en tête des préférences, ne dément pas sa réputation de ville préférée des touristes français pour 33% d’entre eux. Cette cité balnéaire attire à elle toute seule près d’un tiers des touristes de France. Toutefois, Tel-Aviv talonne Netanya avec 27% soit plus d’un quart. Viennent ensuite Eilat avec 16%, Jérusalem avec 14%, Ashdod avec 7% et Herzlia avec 3%.

Lien avec Israël
Le lien des touristes juifs de France avec Israël est personnel et familial. 77% d’entre eux ont de la famille proche en Israël. Cette attache constitue donc un facteur de rapprochement.
Cette population de touristes s’identifie beaucoup plus à Israël que l’ensemble de la population juive de France. Elle exprime une identité juive plus marquée que celle de l’ensemble de la communauté juive de l’Hexagone. Non seulement ces touristes se sentent plus juifs que l’ensemble de la communauté de France mais ils se sentent également plus proches d’Israël.

IsraelValley a réactualisé un article de Noémie Grynberg
(d’après l’étude d’E. H. Cohen ‘’Touristes Juifs de France’).

PARTIE 2. Les destinations des Français à l’étranger.

Pour beaucoup de Français, les vacances sont devenues un luxe inatteignable à tel point que seuls 55 à 60% de la population parviennent à partir en congés chaque année. Et encore, les instituts officiels comptent large : tout déplacement d’agrément comportant au moins 4 nuits consécutives hors du domicile est considéré comme vacances. Cela va donc d’un simple week-end prolongé chez des proches à un voyage de plusieurs semaines à l’autre bout du monde.


Le coût des vacances selon le revenu


Mais pour partir, faut-il encore en avoir les moyens : à peine plus de 35% des Français faisant partie de la catégorie des revenus les plus modestes peuvent se le permettre, contre environ le double pour les plus favorisés. Le milieu social joue également un rôle déterminant : ainsi près des deux tiers des cadres supérieurs et des professions intermédiaires prennent des vacances, mais moins d’un ouvrier sur deux. Partir en vacances est donc financièrement compliqué pour beaucoup, aller à l’étranger l’est encore plus. Selon le cabinet Protourisme, le budget des séjours en hébergement marchands (hôtels, camping, location…) s’élève à 1  725 euros par foyer pour ceux qui restent dans l’Hexagone mais monte à 3 730 euros s’ils prennent la direction de l’étranger, du simple au double.


Les destinations prisées


Rester sur le territoire permet en outre plus facilement, pour une partie de la population, d’économiser sur le logement : cet été, 11 millions de vacanciers seront logés gratuitement, chez les amis ou la famille ou dans leur résidence secondaire pour ceux qui en ont une. Ces options n’en sont évidemment pas pour les destinations les plus lointaines ou exotiques. L’analyse des vols internationaux depuis les aéroports français donne de son côté une indication sur les principales destinations des touristes français à l’étranger même si elle n’est pas exempte de biais : le tourisme d’affaires n’est pas distingué, arrivées et départs sont additionnés et elle tend à minimiser la part des pays limitrophes. Proximité géographique oblige, nombre de voyageurs utilisent en effet d’autres modes de transports comme l’automobile, le train ou le bateau pour s’y rendre. Mais même ainsi, l’Europe est le continent le plus visité devant l’Afrique, l’Amérique et la zone Asie-Pacifique.


De nombreux pays européens et africains ont ces deux points en commun d’être à la fois des zones de villégiature parmi les plus prisées (car les moins chères) mais aussi d’être les lieux d’où sont originaires de nombreux immigrés vivant en France. En affinant l’analyse par pays, cela devient une évidence : côté continent européen, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni (malgré la concurrence de l’Eurostar) forment le trio de tête devant le Portugal, l’Allemagne, la Turquie et la Grèce. Les départs depuis Paris des vols moyen-courriers affinent ce classement : Milan, Lisbonne, Rome, Madrid et Porto trustent les 5 premières places. Côté continent africain, les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) se retrouvent loin devant l’Égypte ou l’Île Maurice.


Le cas des destinations lointaines


Les autres destinations, plus lointaines, se scindent en deux groupes. Le premier, la France d’Outre-mer, est évidemment un cas à part en raison de l’attachement historique qui lie ces territoires à la métropole. En 2023, plus de 5 millions de passagers ont voyagé vers ces territoires, principalement vers la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique qui sont également les plus peuplés. En Amérique, le nord du continent est plébiscité avec les États-Unis en tête. Paris-New York est d’ailleurs la ligne long courrier la plus fréquentée au départ de Paris. Le Canada, le Brésil complètent le podium devant des destinations plus exotiques (Mexique, Chili, Argentine, Pérou). En Asie, les Émirats Arabes Unis (avec en tête de proue Abu Dhabi) sont à la première place devant Israël, mais les attentats du 7 octobre auront depuis modifié la donne. La Chine et l’Inde suivent. Ce sont autant de destinations aux budgets importants et où le voyage se déroule sur un temps long, temps de transport oblige, donc qui reste réservé à une élite : le nombre de nuitées en voyage varie de 11 à 26 nuits entre les ouvriers et les cadres.


Les vacances sont un moment particulièrement attendu par les Français, mais l’écart se creuse entre ceux qui partent et ceux qui restent, ceux qui prennent à peine une semaine et restent en famille et ceux qui s’en vont au grand large. C’est un élément de frustration à ne pas négliger.

Publié le jeudi 11 juillet 2024 . 4 min. 12

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