Israël a apparemment suivi les traces de son allié américain cette semaine en annonçant son intention d’imposer des droits de douane de 165 % sur les importations de cannabis en provenance du Canada.

Le ministère de l’économie de l’État, dirigé par le ministre de l’économie et de l’industrie Nir Barkat, a annoncé cette semaine qu’il prévoyait d’aller de l’avant avec les prélèvements proposés sur les importations de cannabis canadien, dans un contexte d’accusations continues de « dumping de produits ».

Au début de l’année 2024, Business of Cannabis a rapporté que le ministère avait lancé une enquête sur son marché national du cannabis, à la suite de nombreuses plaintes de producteurs locaux affirmant qu’ils avaient du mal à concurrencer les importations canadiennes en termes de prix.

L’enquête a été lancée en janvier et une décision préliminaire a été publiée en juillet, révélant des projets d’imposition de droits de douane élevés sur les importations canadiennes.

Dans un rapport final de 126 pages, publié le 10 novembre, il est proposé d’imposer des droits commençant à 2 % pour Decibel cannabis, 33 % pour Village Farms (Pure Sunfarms), 39 % pour Organigram et 77 % pour Tilray. Toutes les autres entreprises devraient s’acquitter d’une taxe pouvant aller jusqu’à 175 %.

Bien que les propositions doivent encore être approuvées par le ministre des finances Bezalel Smotrich et la commission des finances de la Knesset, elles bénéficient d’un soutien important de la part des producteurs locaux qui affirment que l’afflux d’importations bon marché a décimé leurs marges et les a contraints à vendre à perte.

Si la taxe est approuvée, elle sera appliquée sur quatre ans, ce qui représente une réduction par rapport aux suggestions initiales d’un tarif quinquennal.

Alors que la plupart des producteurs canadiens seront soumis au taux plein de 165 %, une poignée d’entreprises, dont Decibel (12 %), Village Farms (28 %), Organigram (53 %) et Tilray (70 %), seront soumises à des droits de douane moins élevés. Toutefois, ces entreprises ont déjà réduit ou interrompu leurs exportations vers Israël, ce qui signifie que la grande majorité des importations entrant actuellement sur le marché seraient soumises à la totalité des droits si la loi était promulguée.

Mike Gorenstein, PDG de l’opérateur canadien de cannabis Cronos, a déclaré à Business of Cannabis : « Nous sommes profondément déçus par cette décision. L’imposition de ces droits de douane aura un impact négatif sur les patients israéliens qui consomment du cannabis à des fins médicales et qui bénéficient de prix compétitifs et d’une grande diversité de produits.

« De tels tarifs limiteront l’accès des patients à une variété de produits de cannabis de haute qualité, qui sont cruciaux pour leurs besoins de santé. En tant qu’entreprise israélienne, nous avons investi de manière significative dans nos opérations depuis 2018 et restons engagés à fournir de la valeur. Cette décision nuit à l’innovation, à la concurrence et à l’accès pour ceux qui en ont le plus besoin. »

Le ministère de la santé et l’autorité israélienne de la concurrence se sont tous deux opposés publiquement à la taxe, mettant en garde contre les conséquences négatives pour les patients et l’intégrité du marché. Les responsables de la santé estiment que cette mesure pourrait faire grimper les coûts, réduire la diversité des produits et éroder l’accès aux soins.

Source : Business of canabis & Israël Valley

 

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