Vendôme revient sur le report controversé d’un hommage à des « Justes parmi les Nations »
La décision initiale de reporter la cérémonie avait provoqué une vague d’indignation nationale


La municipalité de Vendôme a fait machine arrière après avoir déclenché une vive polémique en reportant une cérémonie en l’honneur de Jean et Jeanne Philippeau, un couple récemment reconnu « Justes parmi les Nations » à titre posthume pour avoir sauvé trois enfants juifs pendant l’Occupation. Dans un revirement annoncé par communiqué le 13 avril, la mairie « réaffirme sans ambiguïté son engagement pour cette cérémonie » et annonce la tenue d’une réunion le 22 avril avec le délégué régional du Comité français de Yad Vashem et la Sous-préfecture « pour définir les modalités de son organisation ».
La controverse a éclaté lorsque Le Point a révélé que la municipalité dirigée par Laurent Brillard (UDI) avait décidé de reporter après les élections municipales de 2026 cette cérémonie initialement prévue le 28 mai 2025, invoquant notamment « le contexte géopolitique actuel » et « des sensibilités particulières au sein de nos différentes communautés ». Cette justification a suscité une avalanche de réactions indignées. L’ancien maire de Vendôme, Pascal Brindeau, a dénoncé « la pauvreté intellectuelle de l’argumentaire », estimant que cela revenait à « réduire nos compatriotes musulmans à une communauté qui serait antisémite ».
Le secrétaire fédéral du PS du Loir-et-Cher, Christophe Chapuis, a qualifié cette décision de « lâche » dans une lettre ouverte, rappelant qu' »un élu de la République se doit de montrer l’exemple et de rappeler que notre société dans toute sa diversité partage une histoire commune ».
Au niveau national, la ministre en charge de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a réagi sur X : « Les petites lâchetés successives deviennent de grandes complicités. Les Justes ont sauvé nos compatriotes juifs. Et ils ont sauvé notre honneur. »
Le Comité français Yad Vashem a salué ce revirement, soulignant que cette distinction « mérite plus que jamais dans le contexte tourmenté que nous vivons d’être célébrée ».