L’OPEP+ joue avec le feu
Comme pour enfoncer le clou, l’OPEP+ a dévoilé le 4 avril une augmentation inattendue de sa production : +411 000 barils/jour dès le mois de mai. Loin de stabiliser les marchés, cette initiative a été perçue comme une fuite en avant, fragilisant encore plus les équilibres. La Russie, l’Arabie saoudite et leurs alliés semblent miser sur les volumes pour compenser la baisse des prix. Mais à court terme, l’effet est ravageur sur les cours.
Un effet domino sur les matières premières industrielles
Le choc pétrolier n’est pas isolé. Le cuivre, le nickel, l’aluminium suivent la même trajectoire, perdant jusqu’à 12% en quinze jours. Ces métaux sont les baromètres de l’activité industrielle mondiale. Leur baisse signale un refroidissement rapide des anticipations économiques. Le secteur de la construction, l’automobile et même les semi-conducteurs commencent à revoir leurs plans d’investissement à la baisse
Un faux cadeau pour les consommateurs
La tentation est grande d’y voir une bonne nouvelle : carburant moins cher, coûts de transport allégés… mais c’est un mirage. La baisse des prix reflète une demande mondiale atone, voire en contraction. Moins de consommation, c’est aussi moins de croissance, moins d’emplois, et des États producteurs en crise. Les économies émergentes, déjà affaiblies par le ralentissement chinois, voient leurs revenus fondre.
L’économie mondiale à un tournant
Derrière cette dégringolade se cache une crise de confiance systémique. La guerre commerciale, les incertitudes géopolitiques, le fléchissement du commerce mondial composent un cocktail explosif. Les marchés, loin de réagir à l’excès, sonnent une alerte. L’économie mondiale est suspendue à un fil, et les politiques monétaires semblent impuissantes. Le pétrole est en train de redevenir ce qu’il n’aurait jamais cessé d’être : le thermomètre de la santé mondiale.