Droits de douane américains sur Israël : « Un impact limité » selon l’expert Gilles Bellaïche
Selon l’expert, malgré le pourcentage affiché, cette mesure aura un effet très limité sur l’économie israélienne pour plusieurs raisons structurelles.

Dans une interview accordée à i24NEWS, Gilles Bellaïche, président d’un groupe financier et partenaire de l’Agence mondiale de lutte contre le financement du terrorisme, a analysé l’impact potentiel des nouveaux droits de douane de 17% annoncés par l’administration Trump sur les produits israéliens.
Selon l’expert, malgré le pourcentage affiché, cette mesure aura un effet très limité sur l’économie israélienne pour plusieurs raisons structurelles. « Les flux d’exportations d’Israël vers les États-Unis représentent environ 34 milliards de dollars, mais il s’agit essentiellement de services », explique Bellaïche, précisant que les services ne sont pas concernés par ces nouveaux droits de douane. Par ailleurs, il souligne que « 98% des produits entre Israël et les États-Unis sont déjà exonérés de droits de douane » dans le cadre des accords existants. L’augmentation annoncée portant sur les taux existants et non sur de nouveaux secteurs, son impact réel serait donc négligeable.
Une méthode de calcul stratégique
Gilles Bellaïche décrypte également la logique derrière les différents taux imposés par les États-Unis selon les pays. « Ils l’ont fait de manière très arithmétique », explique-t-il. « Si un pays taxe les produits américains à 20%, les États-Unis imposeront environ 35% de droits, soit une majoration de 50% à 60%. » Le Vietnam, qui se voit imposer des droits de 46%, est particulièrement ciblé non seulement en raison de ses propres barrières douanières mais aussi de sa balance commerciale fortement excédentaire avec les États-Unis. « Le Vietnam exporte beaucoup vers les États-Unis et importe très peu depuis ce pays, puisqu’il importe principalement de Chine et de Russie », précise l’expert.
Une relation privilégiée préservée
Bellaïche suggère que cette mesure pourrait même être interprétée comme un mouvement tactique de l’administration Trump : « Ils visent plutôt à rassurer sur le fait que le gouvernement Trump veut avoir un sentiment d’équité envers ses meilleurs amis. » En imposant également des droits de douane à Israël, bien que limités dans leur impact réel, les États-Unis peuvent justifier des mesures plus sévères envers d’autres partenaires commerciaux comme la Chine ou l’Union européenne. L’expert rappelle également qu’Israël a diversifié ses partenariats commerciaux, notamment avec l’Inde où « des accords de libre-échange sont en cours de finalisation », réduisant ainsi sa dépendance aux exportations vers les États-Unis. Cette analyse tempère les inquiétudes initiales suscitées par l’annonce de ces nouveaux droits de douane et confirme que la relation économique privilégiée entre Israël et les États-Unis devrait être largement préservée malgré cette mesure.